ATLAS : la clé de l'aménagement et du renouvellement urbain
ATLAS, pour Application territoriale locale d’aménagement souhaitable. Concrètement, cet outil numérique, “made in Echirolles”, a été conçu par les services de la Ville, avec l’expertise du bureau d’études Terre Eco. “Un outil incitatif, pédagogique, et non réglementaire”, ont insisté le maire Renzo Sulli, les adjoints Emmanuel Chumiatcher (aménagement et renouvellement urbains) et Daniel Bessiron (développement durable, environnement et transition énergétique). C’est-à-dire un outil d’accompagnement qui ne s’impose pas, mais distille des recommandations, des ambitions et orientations. “Intuitif, ergonomique et automatisé, ce calculateur facilite la conception, fixe des objectifs prenant en compte tous les enjeux du développement durable en amont de toutes réalisations de projets”, a ajouté Renzo Sulli.
Un outil à expérimenter
Les utilisateurs d’ATLAS — architectes, urbanistes, bureaux d’études spécialisés, assistances à maîtrise d’œuvre ou d’ouvrage, tous autres techniciens de l’aménagement — peuvent “être renseignés sur les niveaux de performance à atteindre, quelle que soit l’opération envisagée, qu’il s’agisse de construction neuve ou de réhabilitation”. Ce référentiel est “une étape emblématique” renforçant, à l’échelle de tout le territoire communal, la démarche et le positionnement de plus d’une quinzaine d’années de la Ville en matière de développement et d’aménagement durables. Echirolles a d’ailleurs été récompensées à divers titres et plusieurs reprises.
Les professionnels ont reçu une clé USB contenant le logiciel et ses applications, la démarche, des livrets annexes, l’étude de biodiversité — faune et flore — de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), la plaquette de communication. Un échange a suivi la présentation d’ATLAS. Emmanuel Chumiatcher a précisé que cet outil, “collaboratif”, est en phase d’expérimentation. Il a exhorté les professionnels à exprimer leurs avis et propositions. Ce “dialogue” contribuera “à améliorer le logiciel et ces principes durant l’année à venir, à simplifier et démocratiser les enjeux du développement durable”. “C’est un projet au service des habitants, respectueux de notre territoire. Ce tournant démontre une ville dans la transition énergétique”, a remarqué Daniel Bessiron.
Des professionnels attentifs
Pour l’architecte Jean-Yves Guibourdenche, “ce référentiel est un outil de réflexion de la politique de la ville. Le concept demande à être élargi territorialement, de la commune à la métropole”. En écho, Françoise Pons, du bureau d’études Altitude 21, souligne “un outil d’avenir, très novateur, qui doit rythmer la construction et mérite d’être amplifié. Il y a un enjeu fort pour les villes et les constructeurs, en lien avec les plans locaux d’urbanisme intercommunaux”. Pierrick Cuignon et Vincent Babe, ingénieurs du bureau d’études FGE, relèvent “la démarche volontaire de la Ville d’Echirolles, en collaboration avec tous les acteurs, dans une perspective de développement durable. C’est un axe commun qui va simplifier le dialogue entre tous les professionnels et peut être étendu à l’échelle métropolitaine”.
“Il sera très intéressant de tester le logiciel, de le partager et l’adapter car chaque commune, chaque contexte territorial a ses spécificités et ses ambitions”, selon Catherine Compain, responsable du service urbanisme de la Ville de Seyssinet-Pariset. “Ce référentiel donne envie même s’il faut en clarifier les termes, bien estimer et ajuster les indicateurs qualitatifs et quantitatifs. Sa dimension collaborative le rendra plus pertinent et durable”, dit Delphine Derobert, à la direction de la transition énergétique de la métropole. Qui salue “sa conception en interne, une caractéristique singulière et déterminante”.
Un outil vers le plus performant
-
Le calculateur cartographie la ville en 10 secteurs, avec leurs spécificités.
-
Six thématiques — cadre de vie, nuisance et santé, mobilité, énergie, biodiversité, eau — se déclinent en 18 enjeux et 68 indicateurs, permettant de préciser les objectifs, de mesurer et d’évaluer toute opération en termes de développement durable.
-
Chaque indicateur a trois niveaux de performance : “base” (réglementaire et normatif), “performant”, “très performant”.
-
Le total de points permet de valider, ou pas, les enjeux.