Budget 2017 : dans la stabilité
Des efforts et un contexte
Thierry Monel, adjoint au finances, l’avait rappelé lors du DOB : “Une stratégie a été mise en place depuis 2014, jusqu’en 2020, pour retrouver des marges de manœuvre.” Les dépenses de gestion – courantes, de personnel, de transfert – augmentent ainsi faiblement, + 143 000 euros, du fait notamment des dispositions réglementaires décidées par l’État sur la masse salariale : hausse du point d’indice et mise en place du parcours professionnels carrière et rémunération des fonctionnaires. Les subventions de fonctionnement perçues par la Ville croissent quant à elle grâce au fonds de soutien complémentaire du développement périscolaire, lié au classement de la Ville parmi les 250 premières villes éligibles à la Dotation de solidarité urbaine (DSU).
Une stratégie “favorisée”, cette année, par d’autres “bonnes nouvelles” : La baisse de la Dotation globale de fonctionnement (DGF) n’est pas aussi importante que prévue, - 710 000 euros ; la contribution des collectivités au redressement des comptes publiques ayant été réduite de moitié. Toujours en lien avec son classement parmi les 250 premières villes éligibles à la DSU, celle-ci augmente de 321 000 euros, et la Ville est exonérée de contribution au fonds de péréquation intercommunal, soit 425 000 euros d’économie.
Une stratégie récompensée
Et cette stratégie porte ses fruits : les taux d’imposition n’augmentent pas, “et ce jusqu’en 2020”, assure l’adjoint, seules les bases physiques évoluent suite à la livraison de nouveaux programmes immobiliers.
Autre satisfaction, le désendettement, “démarche vertueuse engagée depuis 2011”, se poursuit avec un remboursement de la dette de 5,7 millions, un emprunt de 3 millions. Il n’atteint “plus” que 49 millions en 2017, contre 65 millions en 2011. “Quand la Ville se désendette, les Echirollois-es se désendettent, s’est félicité Thierry Monel. Le résultat d’une gestion saine, rigoureuse, qui permet de diminuer le nombre d’années de capacité de désendettement de la ville.”
Enfin, les politiques publiques sont préservées - 7 millions pour la politique sociale, 6 pour l’éducation, 4, 3 millions pour le sport, 3,4 millions pour la culture... -, l’investissement porté à 10,5 millions.
De quoi se réjouir, même si comme l’a rappelé le maire Renzo Sulli, “nous ne sommes pas sortis des difficultés, mais notre travail d’anticipation nous permet de passer ce mauvais cap”.
Ce qu'ils ont dit :
Laurent Berthet
Echirolles, c’est vous !
“Ce budget ne répond pas aux enjeux, aux aspirations des habitants, aux remarques du débat d’orientation budgétaire. Le compte administratif 2016, excédentaire de 2,7 millions, permet d’apprécier l’austérité que vous appliquez. La baisse des dotations de l’Etat ne peut servir de bouc émissaire. Elle était annoncée, ça laissait le temps de s’organiser. Les 5,1 millions de baisse ont été compensées à 96 % par les hausses de fiscalité. Vous aviez formulé des objectifs. S’agissait-il de vœux pieux ou souhaitez-vous masquer, ne pas assumer ces réductions, changements de périmètre ? Nous sommes défavorables au tour de vis sur les services, associations, sans discernement, sans priorités. Nous regrettons que la masse salariale soit abordée de façon technocratique, sans aborder la gestion des ressources humaines. Le service public doit aussi s’apprécier dans la politique de gestion des ressources humaines, des compétences.”
Magalie Vicente
Echirolles pour la vie
“La Ville aurait dû passer un cap de baisse des dépenses de fonctionnement dès 2013. Ces charges, nous les payons maintenant, elles plombent la capacité d’investissement. D’un côté, une faible marge de manœuvre sur les charges et dépenses de fonctionnement, de l’autre une dette qui continue d’augmenter. Bilan : des emprunts qui couvrent le remboursement qu’il faut payer, quelques ressources financières, une maigre marge de manœuvre. La seule sortie possible serait de dégager des sources d’économie, d’augmenter les impôts. Ne pas augmenter les impôts cette année, c’est reporter sur les années suivantes le risque financier. La Ville ne peut pas se permettre de ne pas avoir recours à la fiscalité. Vous n’êtes pas en mesure d’assumer les décisions nécessaires. Vous refusez de prendre des décisions courageuses, d’assumer vos erreurs, vos choix. Si les Echirollois ne paient pas cette année, ils paieront l’année suivante. Tout est question de choix, assumez le vôtre, soyez responsables.”
Alexis Jolly
Front national
“Ce budget soulève des interrogations. On y décèle une forme de schizophrénie : soutenir un gouvernement qui poursuit les baisses, s’en plaindre au niveau local. En 2017, la baisse de la DGF sera de 710 000 euros, vous bénéficiez d’un contexte favorable avec la réforme des dotations de péréquations, le surplus de recettes de la DSU, l’exonération du FPIC. L’endettement sera en baisse, c’est encourageant. Vous annoncez un gel de la hausse des taux, c’est le minimum. Ne pas actionner le levier fiscal après plusieurs années de hausse n’est pas une victoire. La pression fiscale est déjà trop haute, asphyxie les Echirollois. Seule une baisse peut annuler une hausse. Les recettes de fonctionnement baissent, le poids du personnel augmente, l’investissement diminue, l’autofinancement reste négatif. Vos orientations sont la poursuite de ce qui a été fait. Les marges de manœuvre existent, elles découlent de choix que nous ne partageons pas. Nous n’apercevons pas de cap, de direction, de projets.”
Alban Rosa
Parti de gauche
“La construction du budget a été pensée avec discernement. L’effort de réduction des dépenses se poursuit. Nous avons établi nos priorités pour poursuivre nos politiques au service des Echirollois-es. La cession d’actifs de plus de 4 millions nous permet de retrouver une épargne nette positive. Preuve que notre ville est attractive, poursuit son développement. Le travail sur les charges de fonctionnement, sur les dépenses courantes, portent leurs fruits. Nous poursuivons notre soutien aux opérateurs, nous conservons notre politique tournée vers notre jeunesse, nos anciens. Avec 6,3 millions consacrés à l’entretien, au développement et à l’amélioration de notre patrimoine, nous n’avons pas à rougir. Nous allons investir 10,5 millions de dépenses d’équipement dans un contexte difficile. Notre ville se désendette. La nature et la structure de la dette reflètent une gestion saine. Le contexte est compliqué, mais nous poursuivons le travail pour une ville qui protège, partage, innove.”
Laëtitia Rabih
Echirolles avenir à gauche
“La critique est facile, l’art difficile. Nous sommes solidaires du budget, même s’il y a du sens à participer à la réduction de la dette nationale. Nous ne sommes pas là pour briller par nos connaissances, mais pour faire fonctionner la ville, continuer de la faire vivre dans un contexte économique dure, difficile, perturbé, mouvant, conflictuel, avec des conséquences qu’il nous faut juguler. La Ville réduit sa dette dans ces conditions. Vous n’êtes pas convaincus, ces choix ne sont pas les vôtres, mais nous avons convaincu sur notre programme dont nous sommes fiers, comme le budget dont la construction permet aux Echirolloi-ses de vivre avec des réductions de services publics qui, même si elles ne sont pas suffisantes pour vous, sont bien là. Et nous continuerons avec des services à la population qui demeureront, une volonté, l’exigence politique que nous avons. Nous voterons ce budget de façon heureuse.”
Jacqueline Madrennes
Communistes et partenaires
“La baisse des concours de l’Etat se poursuit. L’exercice budgétaire reste complexe. Le travail a été précis, rigoureux pour dégager des pistes d’économie avec le souci d’une fiscalité maîtrisée, d’un désendettement contenu. L’enjeu de ce budget était de le réaliser en tenant sur nos objectifs, en développant des solidarités, le mieux vivre ensemble, une attention aux plus fragiles. Résister à ces baisses était un défi que nous avons relevé. Pas de régression, de rupture ; une continuité de nos politiques, une évolution de nos approches, une consolidation de nos engagements. Un travail important a été réalisé pour recentrer les moyens dans une ville qui continue à se développer, qui se donne des possibilités de nouveaux investissements, avec une dynamique du logement, de l’urbanisme, une maîtrise du foncier, qui résiste en maintenant un haut niveau de services publics. Le cap est mis sur une politique progressiste, sociale, écologique, solidaire.”
Les votes
Lors de sa séance de mars, le conseil municipal a approuvé et voté le projet de budget de l’année 2017, avec 8 oppositions (Echirolles c’est vous !, Echirolles pour la vie, Front national). Le budget principal s’équilibre à hauteur de 55 333 100 euros en fonctionnement, de 21 154 495 euros en investissement.
Les taux d’imposition des taxes locales, qui n’augmentent pas, ont également été adoptés avec 5 oppositions (Echirolles c’est vous !, Front national) et 3 abstentions (Echirolles pour la vie).