Commémoration du 18 juin 1940
Une cérémonie, dans le respect des règles sanitaires, en présence de Georges Shara, porte-drapeau de l'Arac, de Lucien Souda, président du comité de liaison des anciens combattants, de Georges Chaix, porte-drapeau de l'Anacr et de Jean Forestier, membre de l'Anacr. Une commémoration dont Jacqueline Madrennes a rappelé l'importance
"Le 18 juin 1940, à Londres, dans les studios de la BBC, un général quasi inconnu s'apprête à enfreindre les règles du devoir militaire et de lancer aux français, un appel à la résistance. Ils sont en effet quelques uns avec le Général de Gaulle, à ne pas se résoudre à la défaite et à une armistice établissant l’occupation partielle de la France par les nazis, considérés alors comme invincibles.
Cet appel, au ton déterminé, donne une lueur d’espoir aux Français-es et rend la confiance à une France effondrée : « la France n’est pas seule » Elle doit se relever de la défaite. C’est un appel à la désobéissance.
Cet appel est poursuivi par la résistance intérieure et par les forces françaises libres. Avec des groupes quelque peu désorganisés au début, la Résistance se rassemble en 1943, sous la responsabilité de Jean Moulin, au sein du Conseil National de la Résistance (CNR). Le programme d’action de cette instance, plus connu sous le nom de « Les jours Heureux », comprend à la fois un plan d’action immédiat pour la Résistance et des mesures sociales et démocratiques fortes à appliquer dès la Libération. Il pose les jalons du futur gouvernement provisoire et prépare le rétablissement de la France dans sa puissance fondée sur une République nouvelle après la corruption et la trahison du régime de Vichy.
Au prix d’immenses sacrifices des combattants de la Résistance et avec le concours décisif de nos alliés de l’Est et de l’Ouest, l’appel du général de Gaulle se concrétise quatre ans plus tard, par la Libération du pays et la victoire de la démocratie.
A l’occasion de cette journée, rappelons la mémoire de celui que le général de Gaulle qualifiait de « premier résistant d’Europe » Manolis Glézos, qui nous a quitté-es discrètement à l’âge de 97 ans pendant la période de confinement. Cet homme avait osé décrocher le drapeau nazi de l’Acropole d’Athènes dans la nuit du 30 au 31 mai 1941. Il avait 18 ans. Les Allemands venaient de réduire la dernière poche alliée en Crète et « Hitler disait que l'Europe (était) libre. Nous voulions lui prouver que justement, le combat commençait », déclarait Manolis Glézos. Condamné par contumace à la peine capitale par les nazis, son action héroïque devait largement dépasser les frontières grecques, même si l’intéressé préférait mettre en valeur l'action collective des combattants de la résistance.
A la fin de ce conflit mondial, le Général de Gaulle rendait un émouvant hommage à tous les Résistants, au travers de ces mots figurant dans le livre mémorial des Compagnons de la Libération :
Soldats tombés dans les déserts, les montagnes ou les plaines, marins noyés que bercent pour toujours les vagues de l'océan, aviateurs précipités du ciel pour être brisés sur la terre, combattants de la Résistance tués aux maquis et aux poteaux d'exécution, (…) c'est vous qui avez exalté les courages, sanctifié l'effort, cimenté les résolutions. Vous fûtes les inspirateurs de tous ceux et de toutes celles qui, par leurs actes, leur dévouement, leurs sacrifices, ont triomphé du désespoir et lutté pour la patrie. (…) Votre exemple est, aujourd'hui, la raison de notre fierté. Votre gloire sera, pour jamais, la compagne de notre espérance. »
Dans le monde actuel traversé de crises, de peurs, mais aussi rempli d’espérance, commémorer la Résistance garde toute sa signification : ne pas renoncer, se battre pour la démocratie et faire front collectivement au nom de nos valeurs universelles de justice sociale et d’égalité.
Parce qu’il n’y a pas de fatalité à la soumission et que les femmes et les hommes peuvent choisir leur destin."
La vidéo a été réalisée avec des photos de commémorations précédentes.