Commémoration du génocide arménien

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Commémoration du génocide arménien

Publié le 3 mai 2021
Modifié le 4 mai 2021
Résumé actualité
La Ville d'Échirolles a participé à la cérémonie de commémoration du génocide arménien qui s'est tenue le samedi 24 avril 2021 à Grenoble.
Paragraphs

Discours de Jacqueline Madrennes, adjointe au devoir de mémoire

Le 24 avril 1915 débutait le génocide de la communauté arménienne de l’empire ottoman. Ce sont alors 1,5 million de tués, des milliers de déportés et la totalité de leurs biens confisqués.

La Ville d’Échirolles tenait à être présente à cette commémoration pour saluer la mémoire des victimes et s’associer à la douleur de toute une communauté, qui doit encore et toujours œuvrer pour que vérité et justice soient rendues au peuple arménien, parce que ce génocide n’a toujours pas été reconnu par le gouvernement turc qui l’a perpétré et qu’il connaît aujourd’hui encore une campagne de communication négationniste.

Un lent processus de stigmatisation désigne d’abord les Arméniens comme des traîtres, des « ennemis de l’Intérieur », puis suivent les boycotts et les vexations, le pillage des campagnes et la destruction de monastères.
Le 24 avril 1915, commence le génocide, terme qui n’existe pas encore mais qui préfigure les horreurs du siècle à venir. D’avril 1915 à juillet 1916, un million et demi d’Arméniens sont assassinés, mis à mort en tant que peuple, parce que différents.
Nombre de rescapés du génocide arménien se sont ensuite engagés dans la résistance face à l’inhumanité nazie, lors de la Seconde Guerre comme Missak Manouchian qu’Échirolles honore chaque année (avec les résistants étrangers de l’Affiche Rouge) , accompagné d’un remarquable travail de mémoire réalisé dans nos lycées et collèges par l’Association des Anciens Combattants et Résistants Arméniens..

Aujourd’hui, à la suite de la guerre, l’annexion de territoires arméniens, si elle renvoie à un conflit territorial ancien, est incroyablement douloureuse pour le peuple arménien. Elle ne doit pas masquer le terrible bilan humain, puisqu’il fait état de 1 300 morts et d’un exode massif des civils.

Les processus de stigmatisation sont toujours à l’œuvre. Notre vigilance doit être de tous les instants, face à celles et ceux qui veulent imposer dans l’espace publique, l’idée de la dangerosité de certaines personnes parce qu’elles ont une origine ou une religieux différente… Cela a existé pour d’autres communautés, on sait où chaque fois cela nous a mené… Organiser cette journée de commémoration, tous les 24 avril, c’est signifier que la vigilance et la résistance à la haine nous concerne toutes et tous aujourd’hui plus que jamais.

Je vous remercie.

J. Madrennes