Contrat de sécurité intégrée : Un nouvel outil partenarial
Pour le Préfet de l’Isère, Laurent Prévost, un Contrat de sécurité intégrée (CSI) n’est pas “un contrat de plus”. Il permet “de sortir du cadre, de faire le lien entre toutes les dimensions de la politique de sécurité, de rassembler les engagements de chacun dans un document unique. C’est le sens de ce nouvel outil”, concluait le Préfet.
Concrètement, le CSI signé entre l’État, la Ville et la Justice, le premier en Isère, fixe les engagements de tous les acteurs dans différents domaines : sécurité, justice, prévention, éducation... En terme de sécurité par exemple, les moyens humains consacrés par l’État ont été consolidés. 47 policiers ont été recrutés sur la circonscription de Grenoble et la Brigade spécialisée de terrain a accru sa présence sur la Ville Neuve. La Ville, elle, mobilise ses agents sur des patrouilles mixtes avec la police nationale et poursuivra le déploiement de la vidéoprotection.
Réaffirmer les engagements,
s’inscrire dans une nouvelle dynamique
Concernant la justice, La Ville collabore avec le parquet au sein du Groupe local de traitement de la délinquance (GLTD) des Petit Prés “pour limiter le trafic de stupéfiants”, expliquait Eric vaillant, le procureur de Grenoble. En matière de prévention de la délinquance enfin, l’État continuera à mobiliser le Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD), et six éducateurs spécialisés et six médiateurs adultes-relais seront recrutés dans le cadre des Bataillons de la prévention, dispositif expérimental prolongé jusqu’à fin 2023.
“Ce contrat permet de réaffirmer les engagements de chacun, de s’inscrire dans une nouvelle dynamique, d’entériner des actions et ambitions pour les années à venir, se réjouissait le maire Renzo Sulli. Il est important de se renouveler pour nous adapter et entretenir la relation de confiance entre les différents acteurs”. Ce nouveau contrat devrait y contribuer.
La délinquance en chiffres
Cette séance du CLSPD a aussi été, comme à l’accoutumé, l’occasion de faire le point en terme de délinquance. Le commissaire divisionnaire Christian Goyheneix, également directeur adjoint de la sécurité publique de l’Isère, a comparé les chiffres de 2021 à ceux de 2019. Les atteintes aux biens ont baissé 14 %. Seuls les cambriolages dans les résidences principales ont augmenté. Idem pour les dégradations, qui baissent très fortement, hors incendies, notamment ceux de voitures.
Concernant les atteintes aux personnes, les violences crapuleuses ont baissé de 20 %, mais les violences intrafamiliales ont augmenté de 30 %, du fait notamment de la libération de la parole et du programme de recueil du Ministères. “On travaille à une prise en compte très rapide, dès le premier acte, pour faire baisser la récidive”, expliquait le commissaire.
Sur la lutte contre les stupéfiants enfin, près de 1 200 personnes ont été interpellées dont 250 à Échirolles. “Les trafics se sont accrus de 66 % sur deux ans”, précise le commissaire. “Le Plan de lutte a permis d’identifier 35 points de deals sur l’agglomération, dont 9 à Échirolles, complétait le procureur de Grenoble, Eric vaillant. Il est impossible d’éradiquer complètement le trafic, mais tout est fait pour le limiter, comme aux Petits Prés. Les habitants doivent pouvoir rentrer chez eux sans baisser la tête, les artisans doivent pouvoir travailler sans demander l’autorisation”, concluait-il.
Le point sur les nuisances
Le CLSPD a enfin permis de faire le point sur les sujets d’actualité sur la commune. Concernant le parking du lycée Marie-Curie, son proviseur, Fabrizio Cristante, note “une amélioration sur la propreté, mais il reste le problème du bruit en soirée. Je regrette que cette société ait peur de sa jeunesse, les aînés doivent montrer le chemin”.
Le problème des nuisances sur le parking d’Alpexo a été reposé. “500 familles subissent du bruit et des rodéos jour et nuit, déplorait Martine Firmont, vice-présidente de l’association des Granges. Et ça fait 30 ans que ça dure !” “Je ne sais plus quoi faire, reconnaissait le maire Renzo Sulli. J’ai alerté, j’ai écrit au Préfet pour qu’il réunisse tous les acteurs – Métropole, Régions, Villes de Grenoble et d’Eybens –, autour d’une table pour prendre une décision. Chacun doit prendre ses responsabilités !” “On est prêts à accompagner tout le monde, mais l’État n’est pas aménageur, ni propriétaire du site. On a identifié les problèmes et on connaît les solutions”.
Enfin, la question du racket sur les chantiers a été posée par le maire : “C’est un phénomène sur lequel il faut créer les conditions d’agir.” “On connaît le sujet. Pour que les choses avancent, il faut faire acte de courage et déposer plainte. Sans ça, on ne peut rien faire”, incitait le procureur, Eric vaillant.