Droit à l’alimentation : le Collectif échirollois est né
Le constat est implacable. Depuis mars et le début de la crise sanitaire, la question de l’accès à l’alimentation, déjà préoccupante, s’est aggravée : 4 000 personnes sollicitent chaque semaine une aide alimentaire à Echirolles, chiffre en hausse de plus de 25 %. Et le bilan dressé par les associations avec lesquelles la Ville et le CCAS collaborent – les « historiques » Croix Rouge, Secours populaire, Village 2 Solidarité, Restos du cœur, comme les « petites nouvelles » Human help et Nouveaux horizons –, ne le dément pas. Au contraire.
« Nous avons pris le train en marche en mars, expliquait un représentant de l’association Nouveaux horizons (ANH). Et depuis, l’affluence va crescendo… » « Le Covid a mis en lumière la précarité qui sévissait dans le pays et qui va durer », abondait Philippe Gérard, du Secours Populaire. « La question alimentaire se pose et elle ne peut laisser indifférents », concluait Yacine Hamidi, de Village 2 Solidarité.
Continuer à travailler ensemble
Et elle n’a pas non plus laissé insensibles la Ville et le CCAS, loin de là. « Aujourd’hui, la situation est très préoccupante. Il y avait nécessité à nous revoir, expliquait Sylvette Rochas, vice-présidente du CCAS et adjointe aux solidarités de la Ville. Le droit à l’alimentation est un droit fondamental. Nous devons travailler sur la notion d’insécurité alimentaire, voir comment nous pouvons répondre à ces besoins, procurer une sécurité alimentaire à nos concitoyens ».
Une volonté qui s’est traduite par la mise en place d’un Collectif pour le droit à l’alimentation réunissant la Ville, le CCAS et les associations. « Nous sommes à votre disposition, nous voulons travailler avec vous, complétait Nadia Sadaoui, directrice du CCAS. Le but est d’avoir quelque chose de souple, de régulier. Nous sommes là pour voir comment nous pouvons nous organiser, faciliter votre action, faire en sorte que les distributions restent à taille humaine ».
Créer une synergie, un maillage
Concrètement, l’objectif est que la Ville, le CCAS et les associations partagent leurs expériences, leurs ressources, leurs besoins. Une veille sera mise en place pour alerter sur certaines situations. Un outil sera créé pour orienter les bénéficiaires selon les lieux et jours de distribution. La Ville apportera un soutien financier aux associations, peut-être sous la forme d’un budget participatif. Enfin, un point d’accès aux droits, animé par des professionnels, sera organisé lors des collectes.
Et la proposition a été plutôt bien accueillie. « Ce collectif permet de créer une synergie, un maillage du territoire », expliquait Mamadou Diop, de l’ANH. « C’est important de travailler ensemble, de mettre notre savoir en commun », abondait Latifa Yousfi, du Secours populaire. « C’est bien de distribuer, c’est bien aussi de discuter avec les gens. C’est une autre nourriture dont ils ont besoin », concluait Philippe Bard, de la Croix Rouge.