Échirolles se dote de son premier Atlas de la biodiversité communale
La Ville d’Échirolles, en cohérence avec son plan air énergie climat 2020-2026, souhaitait renforcer sa stratégie d’intervention en faveur de la biodiversité. Elle s’est donc alliée en 2021 à deux associations iséroises de défense de la nature pour y parvenir. Il aura fallu un an et demi à la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO Isère) et à Gentiana pour constituer un premier Atlas de la biodiversité communale (ABC) à Échirolles. Ce mercredi 30 novembre, les deux associations ont pu le présenter aux habitant-es, et répondre à leur diverses questions. Benjamin Tosi, chef de projet à la LPO, et Martin Kopf, chargé de projets chez Gentiana, ont alors détaillé au public le diagnostic de biodiversité sur le territoire, avant d’animer des ateliers et un temps de questions-réponses.
Avec 48 % de surface végétalisée, Échirolles compte de nombreux espaces accueillants pour la faune, notamment sur les secteurs des berges du Drac, de la Frange Verte, des Granges ou du secteur Ouest. Ses 70 000 arbres sont autant de refuges pour les oiseaux nichant sur le territoire. Sur les 10 000 données récoltées depuis 2021, on dénombre 284 espèces d’animaux. 147 d’entre elles sont des oiseaux, 12 des chauves-souris, 39 des papillons ou 8 des amphibiens. Une étude approfondie a notamment été réalisée sur les chauves-souris : on note une prédominance de la Pipistrelle de Kuhl, la plus tolérante à la lumière. "Nous avons le souci de préserver cette biodiversité, notamment certaines espèces d’amphibiens, telles que le crapaud calamite, l’alyte accoucheur ou la salamandre tachetée", expliquait le maire. "Cet ABC répertorie les atouts et les faiblesses de la Ville en matière de biodiversité", ajoutait-il. Par exemple, le nombre de papillons pourrait être amélioré grâce une gestion plus approfondie des espaces verts. Et les 32 espèces de plantes envahissantes recensées sur le terrain pourraient être surveillées.
Dans la salle, certain-es habitant-es sont venus chercher des conseils pour accueillir la biodiversité chez eux. C’est le cas de Dominique, qui habite en appartement vers la Frange Verte : "Je suis venue m’informer sur la biodiversité à Échirolles, j’avais quelques questions pratiques sur les coccinelles ou les pies. Mais l’important selon moi, c’est de préserver les éléments verts déjà existants". Propos partagés par Jacques, qui habite en maison : "J’aime me promener et observer la nature, voir comment sont entretenus les espaces verts ou aquatiques. Mon jardin est un « refuge LPO », je vois régulièrement des chauves-souris ou des hérissons chez moi."
La LPO Isère et Gentiana ont enfin restitué les enjeux liés à leurs observations. L’idée est de préserver les espèces liées au boisement, d’améliorer les espaces ouverts, de conserver les amphibiens, les oiseaux du bâti et les principaux sites verts (Frange Verte, parc Picasso, les Granges…). Les corridors verts (continuité verte pour les déplacements de la faune) ou noirs (zone sans pollution lumineuse la nuit) peuvent être améliorés. Une adaptation de la gestion des espaces verts, notamment en conservant des micro-sites verts (comme devant le CHU) est à penser. "Les agents de la ville ont déjà cette sensibilité, avec un abandon des pesticides et une gestion différenciée des parcs. Le plan de sobriété énergétique va dans le bon sens pour les chauves-souris, y compris pour les végétaux. Il faut que cette biodiversité irradie le plus possible, c’est là l’enjeu de notre « ville-parc »", détaillait Daniel Bessiron, adjoint à l’environnement durable.
Une feuille de route concernant ces enjeux doit être élaborée, avant d’être adoptée en conseil municipal avant l’été. Une seconde réunion publique aura ensuite lieu pour présenter aux habitant-es cette feuille de route, avant la mise en œuvre des différentes actions retenues par la Mairie.