Gagnés par la nuit... et par l'amour de la danse
Co-construit avec des collégien-nes
La compagnie Lamento, de Sylvère Lamotte, est l’une des trois compagnies associées à La Rampe, et se produira le 5 novembre prochain à la salle de spectacle échirolloise sur le thème du ''corps amoureux''. Avec Gagnés par la nuit, le chorégraphe de danse contact revisite les codes du grand duo d’amour en compagnie de Clara Serafini. Pour cela, les deux danseurs sont allés à la rencontre de collégien-nes d’Échirolles, afin de co-construire la forme finale de cette création dansée. Trois semaines d’immersion au collège Louis-Lumière avec des classes de 4ème, qui permettent au duo de danseurs de questionner le rapport au corps et aux premiers émois d’adolescent-es. « J’ai besoin de m’immerger dans un certain milieu pour mes créations, notamment sur le temps long. C’est une grande chance d’avoir pu rencontrer ces jeunes, afin qu’ils nous donnent leurs espoirs et leurs réserves concernant cette création », se réjouit Sylvère Lamotte. Les collégien-nes ont notamment proposé aux danseurs de ralentir, d’ajouter des regards, des sourires et des portés à la chorégraphie. Ce projet, qui s’inscrit dans la politique d’Éducation Artistique et Culturelle portée par la Ville, a permis un travail au long cours entre la compagnie de danse, le corps enseignant et les élèves.
Les codes de l'amour bousculés
Dans ce spectacle très physique, les corps s’entraident, se déchirent, s’aiment à nouveau. Inspirée des Fragments d’un discours amoureux de Roland Barthes, la pièce revisite les codes du duo d’amour. Duo que le danseur apprécie particulièrement, lui qui a « une peur physique du solo, et qui se nourrit des autres ». Dans ce spectacle, les codes masculins et féminins sont mélangés, bousculés. Les deux corps s’entrechoquent, se lient, se supportent et s’éprouvent. « Ce spectacle, je l’ai en tête depuis très longtemps. J’ai besoin de l’autre, pour pouvoir contenir mon corps et savoir où il s’arrête », explique Sylvère Lamotte. Sur scène, un grand voile majestueux permet de révéler ou cacher les danseurs, une sorte d’aide à l’envol du duo. Au sol, un tapis miroir, pour renvoyer l’idée du double, de la représentation de soi-même. Et la musique qui accompagnera ces corps amoureux, elle sera forcément en lien avec le thème, une sorte de playlist de l’amour qui traverse les époques et les générations… Alors, séduit-es ?