Handisport : A la rencontre de la différence
L’idée de sensibiliser les jeunes à la question du handicap est née il y a trois ans, en 2019. Ali Maatar et Karim Hamidéche, éducateurs au service des sports et jeunesse de la Ville, veulent permettre à de jeunes Échirollois et à des personnes en situation de handicap de mieux se connaître. Une première rencontre avec de jeunes adultes du Service d’activités de jour (SAJ) d’Eybens voit le jour à l’Espace jeunes Prévert. “Un premier échange très riche, très intéressant, se souvient Ali Maatar. On a senti de la curiosité de part et d’autre, ils étaient partants”.
Suivent un temps partage autour du sport, de la boccia – un type de pétanque adaptée permettant une pratique entre personnes valides et en situation de handicap – et du handibasket, au gymnase du Rayon Vert, à Navis, puis un temps d’échanges au SAJ d’Eybens autour du jeu. “J’étais admiratif des discussions qui se sont nouées autour d’une simple partie de Uno”, assure Ali. Une dynamique que la crise sanitaire a mis en pause durant deux ans.
Les enfants comme ambassadeurs
Une dynamique que les partenaires ont souhaité relancer à travers le temps organisé ce mercredi à La Butte autour du handisport. Au programme des quelques 70 enfants de 9 à 17 ans encadrés par le service des sports et des jeunes en situation de handicap du SAJ, de la boccia, du handibasket et du handibad, un parcours d’obstacle et du tir à la carabine en situation de déficience visuelle, la projection de films et des échanges.
De quoi “permettre à ces jeunes d’aller plus loin, de vivre le handicap, de se confronter à la vulnérabilité”, expliquait Vincent Boury, médaillé d’or en tennis de table aux Jeux paralympiques de Pékin en 2008, partenaire de l’opération. “Le sport rend l’activité plus ludique, plus marquante. Il ancre le truc. Et les jeunes sont les meilleurs ambassadeurs auprès de leurss parents”, se réjouissait le sportif Echirollois après un temps d’échange, sans tabou, avec eux.
Différent, comme tout le monde...
Comment est arrivé ton accident ? Quels sports pratiques-tu ? Comment est-ce que tu te déplaces ? Des questions auxquelles Vincent répond avec toujours une bonne dose d’humour et de malice dans le regard, d’une voix fluette, mais avec un discours clair. Quand une petite fille lui demande si il pourra remarcher un jour, il n’esquive pas : “Probablement pas, mais je ne suis pas dans l'attente. Depuis mon accident, je me concentre sur ce qui est possible. Au début, ce n’était pas évident, mais grâce au sport, j’ai développé des points forts.” Jusqu’à devenir champion paralympique !
“L’intérêt de ce type de rencontre est de permettre aux personnes qui y participent de découvrir la différence dans le handicap, se réjouissait également Thierry Rolland, éducateur du SAJ, un des piliers de l’action. Les valides sont tous différents, il en va de même pour le handicap”. “On est différent comme tout le monde”, dit la devise de la structure SAJ. Les jeunes ont pu le vérifier le temps d’un après-midi.