Insertion : SOLEOO a fêté ses premières embauches
Ce samedi matin, le bonheur se lisait sur les visages de Mario, Nadia et François qui, comme onze autres habitant-es du secteur Ouest durablement privées d’emploi, ont signé un contrat de travail en CDI avec l’Entreprise à but d’emploi (EBE) SOLEEO. Un bonheur partagé au micro, après plusieurs années de galère pour la plupart.
A l’image de François, 52 ans : “C’est le début d’une belle histoire, voulait croire le quinquagénaire visiblement ému après dix années d’inactivités. Quand je postulais, je voyais bien que mon handicap posait problème, j’étais vite mis de côté. Ça a été très difficile à vivre”, reconnaissait-il. “On m’a parlé de SOLEEO, ça m’a tout de suite intéressé. Les bénévoles m’ont expliqué le projet, rassuré. Ils m’ont porté et j’y ai cru”. Il a bien fait.
“Aujourd’hui, je suis salarié de SOLEEO, j’ai signé un CDI, quel chemin ! C’est un moment émouvant, ça motive.” Et de conclure : “Je ne me pose plus la question de savoir ce que je vais faire la semaine prochaine. Moralement, c’est important de se dire qu’on est utile. C’est une fierté pour la famille, les enfants aussi. J’aurai des choses à leur raconter le soir en rentrant.” Le bonheur retrouvé en quelque sorte.
La suite d'une belle aventure !
Concrètement, treize habitant-es du secteur ouest – sept hommes, six femmes –, privé-es d’emploi depuis plus d’un an, ont signé un CDI avec SOLEOO, début mai. L’Entreprise à but d’emploi (EBE) a été créée le 1er février, suite à l’habilitation d’Échirolles Ouest à l’expérimentation Territoire zéro chômeur de longue durée (TZCLD). Elle a pour but la création d’emplois non-concurrentiels répondant aux besoins du territoire. Elle met en lien les compétences et souhaits des personnes privées d’emploi, et les besoins des acteurs du territoire : associations, entreprises, habitant-es…
Plusieurs domaines d’activités ont été ciblés : des services aux habitant-es, l’entretien et la réparation de cycles, le réemploi de jeux et jouets, des ateliers d’auto-réhabilitation, la blanchisserie de couches lavables et l’entretien de flottes de véhicules. Le développement d’autres activités – tri et valorisation des bio déchets, service aux entreprises, billetterie culturelle solidaire, ateliers bois et couture… – ; est en cours de réflexion. A charge désormais aux premiers salarié-es de SOLEEO de répondre à la demande et de poursuivre la dynamique : SOLEEO prévoit de créer 158 emplois d’ici cinq ans.
Une initiative qui change des vies
Cette initiative “peut changer la vie. On peut faire des projets, se retrouver dans la société, appréciait le maire Renzo Sulli lors du temps festif devant les locaux de SOLEEO, après la déambulation à travers le quartier avec la BatukaVI et les circassiens des Agrès du vent. La question de l’emploi est fondamentale. Notre rôle est de créer les conditions du développement de l’emploi, de mettre à disposition les énergies et les innovations sociales pour les accompagner et les soutenir”, assurait-il.
Et pour faire aboutir cette initiative, “il a fallu un maire qui y croit, une métropole qui s’engage, un département qui soutienne, que l’État réponde ; la mobilisation de tous les bénévoles et acteurs qui ont cru en ce projet, remerciait Laurent Grandguillaume, président de l'association nationale Territoires zéro chômeur de longue durée, ancien député auteur de la loi d'expérimentation territoriale votée en 2016. Le travail n’est pas une marchandise, il a une essence. Mêlé au vivre-ensemble, il permet d’être soigné du chômage de longue durée, de créer de nouvelles choses, de se rassembler et de s’ouvrir vers les autres”, concluait-il.
SOLEEO et ses premiers salariés en sont la preuve.