La Centralité Sud s'affirme
“Nous appréhendions un peu le niveau de réponse à notre invitation”, avoue un technicien, conscient “de l’âpreté du concept de Centralité Sud et des enjeux qu’il recouvre”. Les sujets parfois les plus denses ne rebutent pas l’engagement citoyen. Une centaine d’habitants de Grenoble, d’Echirolles et d’Eybens, ont ainsi franchi les portes de l’Institut d'urbanisme et de géographie alpine pour participer à l’atelier de concertation et “imaginer le territoire de demain”. Quels sont les enjeux urbains, mais aussi sociaux, économiques, culturels, de la Centralité Sud ? Comment accompagner son développement, des Villeneuves Grenoble-Echirolles, dans l’attente des futurs arbitrages de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, à la place des Cinq Fontaines à Echirolles, entre les trois communes concernées, et aux abords de Grand’place.
Soit un territoire en pleine évolution, de plus de 400 hectares, où résident quelque 45 000 habitants. Un territoire ni plus ni moins qualifié de “2e ville du département”, “richement doté de parcs”, qui comprend des équipements d’envergure métropolitaine (Summum, Polesud, La Rampe, Alpexpo…), des entreprises de rayonnement national, voire international (Atos, Artelia, Caterpillar, Alstom, HP, Schneider...), un pôle gare multimodal appelé à s’accroître, des structures de l’enseignement supérieur et organismes de formation… Bref, un espace d’activité aux multiples atouts indéniables, que les participants ont évoqués au cours de leurs échanges, autour de tables rondes et quatre thèmes : “Habitat et espace public”, “Mobilité et stationnement”, “Economie et commerce”, “Environnement, paysage et cadre de vie”.
Grands équilibres
“La Métropole se construit avec vous”, indiquait un panneau d’information. Il ne faut pas le dire deux fois ! Les débats n’ont reculé devant aucune analyse, aucune ambition d’aménagement, devant aucune hauteur de point de vue ni revendication. Christophe Ferrari, président de la Métropole, Renzo Sulli et Francie Mégevand, respectivement maire d’Echirolles et d’Eybens, vice-présidents de la Métropole, ainsi que Maryvonne Boileau, conseillère municipale déléguée à la politique de la ville de Grenoble, aux côtés de techniciens des collectivités, ont souligné l’amplitude de la participation, “la qualité des discussions et des projections”.
Cours de l’Europe, stationnement et parkings souterrains, espaces publics et paysagers, sites économiques et de loisirs, liens sociaux, tranquillité publique et sécurité… Comment infléchir un sentiment de “coupure entre le nord et le sud” exprimé par certains, améliorer les liaisons transversales, renforcer des transports en commun “irrigants” ? Comment apaiser de grands axes de circulation ? Comment structurer cet ensemble riche de ses diversités, néanmoins à la recherche de grands équilibres de vie ?
Un esprit métropolitain
Cartes sur table, les débats ont fait appel tant à la mémoire et à l’histoire des quartiers qu’à l’imagination, aux représentations, aux ressentis et aspirations de chacun et chacune. Aux perspectives d’avenir bien sûr. On a entendu les termes de “mirage”, de “requalification”, de “convictions”, de “promesses”. L’atelier a joué pleinement son rôle attendu : celui d’accoucher de visions contradictoires mais partagées, d’où peut naître demain, en partie, un projet d’avenir commun. Du moins est-ce l’esprit que les élus ont retenu au moment de la synthèse. “Cette étape de concertation montre que les habitants et les élus ne sont pas déconnectés des enjeux de grande ampleur, des opportunités comme des faiblesses du territoire de la Centralité Sud. Nous avons à travailler ensemble”, s’est réjoui Renzo Sulli, qui a souligné “l’intelligence des échanges”. Francie Mégevand, soulignant la dimension “périphérique” de sa ville, a soutenu “l’esprit métropolitain”, l’importance des “articulations entre zones denses et périurbaines” dans la métropole, des “rééquilibrages qui demandent beaucoup de subtilités dans les décisions, afin de répondre aux attentes”, notamment en termes “d’emploi et de promotions”. Christophe Ferrari, pour sa part, s’est félicité de la fréquentation de l’atelier, de “l’énergie des contributions” et “d’une prise de conscience forte”, d’une dynamique “assez peu courante dans des réunions publiques associant plusieurs collectivités”. Il a confirmé la volonté politique “d’affirmer le pôle stratégique de la Centralité Sud, “la plus mûre” parmi les centralités de l’agglomération grenobloise, “un espace de projet et de développement qui s’ancre dans des réalités communales”. En conclusion, il a invité l’assistance à poursuivre et à “approfondir demain les réflexions”.
JFL