Le Centre du graphisme au coeur de la ville et de ses habitants
Dans l’ancienne mairie, de style art-déco, labellisée Patrimoine en Isère, la Ville a fait d’une pierre deux coups : l’inauguration du Centre du graphisme — 485 m2 d’espaces d’exposition, pédagogiques et multimédia, de locaux administratifs, techniques et de conservation — a lancé la 16e édition du Mois du graphisme consacrée au Japon. La vocation du lieu, le sens “du projet artistique, culturel, éducatif et citoyen, au service du plus grand nombre”, se sont révélés en pleine lumière. Les trois salles d’exposition, ainsi que le musée Géo-Charles, les Moulins de Villancourt et La Rampe à Echirolles, la bibliothèque Kateb-Yacine et le Musée Dauphinois à Grenoble, le centre socioculturel Emile-Romanet à Varces et le centre culturel Montrigaud à Seyssins, présentent un panorama du design graphique du pays du soleil-levant, d’une extrême diversité et d’une finesse essentielle.
Education populaire
“Ce nouvel équipement est le fruit d’une longue démarche, d’une volonté politique d’importance, l’aboutissement d’un travail qui a su s’ancrer dans la réalité et le dynamisme de notre commune”, a déclaré le maire Renzo Sulli. D’un budget total de 1,4 million d’euros TTC, financé à hauteur de 885 000 euros par l’Etat, la Région et le Département, ce “projet totalement novateur, d’émancipation populaire, marquera très fortement l’identité de notre ville”.
Déclarant son “plaisir d’être là”, Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, a salué “l’émergence et les missions d’un lieu culturel au cœur de la ville et de ses habitants. C’est un exploit, un acte de combat en faveur de la fraternité, d’une humanité meilleure à laquelle nous croyons. Echirolles a toujours été un moteur de la politique culturelle. Vous pouvez compter sur la Métropole pour vous aider à poursuivre cette dynamique”.
La structure permanente s’inscrit de fait dans le cadre de la loi CAP, relative à la liberté de création, à l’architecture et au patrimoine, qui prône “un accès égal des citoyens à la création et aux œuvres”, comme l’a rappelé Yves Dareau, sous-préfet de l’Isère. Etaient également présents à l’événement Ruichiro Kobayashi, consul du Japon à Lyon, Michel Prosic, directeur des affaires culturelles de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Aymeric Perroy, directeur de la culture et du patrimoine du Département de l’Isère, les adjoint-es Jacqueline Madrennes (culture et éducation), Sylvette Rochas (social) et Daniel Bessiron (développement durable), conseillère et conseiller départementaux, Chantal Cornier, présidente de l’association Centre du graphisme et de la communication visuelle.
Au cours de l’inauguration, le maire a annoncé une seconde phase de travaux : l’aménagement de l’étage supérieur central, dont une nouvelle salle d’exposition d’une centaine de mètres carrés, et la réhabilitation des façades. “Des démarches sont en cours auprès de nos partenaires. Le contexte budgétaire actuel n’est pas favorable, mais je suis confiant. Tout nous laisse penser que nous serons soutenus.”
Place au Japon jusqu’au 29 janvier 2017
Mais place au Japon, une civilisation fascinante de contrastes entre tradition et modernité, “un pays d’excellence où tout est design, magazines, emballages, enseignes, menus de restaurants, magasins, habillages de chaînes de télévision… Un design considéré à l’égal de la peinture, de la sculpture et de l’architecture”, affirme Michel Bouvet, commissaire associé, membre de l’Alliance graphique internationale, enseignant à l’Ecole supérieure d’arts graphiques Penninghen à Paris.
Des visites commentées, “apérographiques”, “nocturnes” et “goûters de l’art”, des “dimanches en famille”, un atelier d’écriture et des conférences rythmeront le Mois du graphisme dans les différents sites d’exposition (entrée libre). Les expositions ont été conçues grâce, entre autres, à des dons exceptionnels d’affiches du Musée d’art moderne de Toyama et de la Fondation DNP pour la promotion culturelle, ainsi qu’à la collaboration fructueuse avec l’association de graphistes japonais Jagda, qui regroupe quelque 3 000 membres, et la grande revue de graphisme “Idea”, qui a confié cinquante couvertures et intérieurs.