Le ministre de l’Intérieur répond au maire d’Echirolles
Dans un courrier du 5 septembre 2017, le maire d'Echirolles, Renzo Sulli, avait fait part au ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, de sa volonté d'expérimenter à Echirolles la police de la sécurité du quotidien.
Il insistait, dans son courrier, “sur les difficultés rencontrées par les communes confrontées à la prégnance des phénomènes de délinquance et d’incivilité sur leur territoire. Dans tous les cas de figure (…), beaucoup d’élus locaux s’accordent pour affirmer que la lutte contre la délinquance se construit par le biais de réseaux comprenant l’ensemble des partenaires, par des stratégies territoriales volontaristes, mais aussi par des moyens adéquats, particulièrement en termes d’effectifs de forces de sécurité”, précisait le maire.
Dans sa réponse du 5 octobre, le ministre de l'Intérieur rappelle que “cette réforme — dont l'objectif est de reconstruire des solutions de sécurité au plus près du terrain, en lien avec les collectivités territoriales et les acteurs locaux — devra, pour réussir, s'accompagner d'une politique de la ville plus ambitieuse et adaptée aux problématiques rencontrées. L'implication des élus est effectivement indispensable”, indique le ministre.
Gérard Collomb note “qu'une concertation est actuellement menée pour définir précisément le contenu des réformes”, suggérant au maire de “lui faire part, directement, de tout constat ou proposition utile”. Il souhaite que la police de la sécurité du quotidien “puisse être expérimentée sur plusieurs territoires à partir du début de l'année 2018”, indiquant que ses services étudieront la candidature d'Echirolles “avec toute l'attention requise”. S'agissant de l'autre aspect de la demande, à savoir la création d'un commissariat de plein exercice dans le sud de l'agglomération, le ministre écrit l'avoir transmise au préfet “directeur général de la police nationale, aux fins d'un examen”.
Par ailleurs, dans un communiqué commun du 3 octobre dernier, les maires de Grenoble, Echirolles et Saint-Martin d'Hères ont réclamé “de nouvelles stratégies face à la grande délinquance et des moyens humains” face aux “phénomènes de violence majeurs” que vivent ces communes de l'agglomération grenobloise. “Notre agglomération est située au carrefour des routes européennes des trafics de toutes natures. Cette réalité provoque des phénomènes de violence majeurs dans les communes de l’agglomération comme Echirolles, Saint-Martin d’Hères et Grenoble”, confirment ainsi les trois maires.
De son côté, Renzo Sulli “se félicite que la première réponse du ministre à [son] courrier ne soit pas une fin de non-recevoir et semble témoigner d'une prise en compte des problématiques véritablement rencontrées par les élus locaux. Le nécessaire renforcement de la politique de la ville (rénovation urbaine, cohésion sociale) annoncé par le ministre porte une dimension à laquelle je suis sensible en tant que vice-président métropolitain en charge de cette question. Je me tiens disponible pour éclairer de notre expérience locale la mise en place de cette police axée sur la proximité et pour créer les conditions que notre ville et l'agglomération bénéficient des effectifs que commandent leur développement”.