Le plan de sobriété partagé avec les habitant-es
Le maire Renzo Sulli, en introduction, a donné le ton de la soirée. “Nous voulions dire les décisions difficiles que nous devions prendre et le faire devant vous. Je voulais qu'on les partage ensemble y compris dans leurs conséquences. Ce qui impacte les communes impacte et impactera les contribuables, les habitants.” Une situation rendue difficile par l’augmentation du coût de l’énergie et une facture qui a explosé “Les collectivités n’ont pas de bouclier tarifaire. Pour Échirolles, ça fait 40% d'augmentation. Nous avions prévu 2,5 millions et ça fait un million de plus. Nous sommes en discussions avec EDF mais je ne sais pas comment les choses finiront avec eux. Mais ça laisse présager une année 2023 lourde. Notre contrat se termine en 2022, l'année 2023 sera avec un contrat renouvelé.”
Des contraintes budgétaires qui se cumulent
Au-delà de la facture énergétique, c’est bien l’ensemble du budget de la commune qui est grandement contraint. Renzo Sulli, en précise les enjeux : “le président de la République avait annoncé 10 milliards de moins pour les collectivités locales. Ramené a Échirolles, c’est 1 million. La conséquence du déblocage de l'indice pour les fonctionnaires, et c'est mérité sinon leur salaire n'évolue pas, ça fait 1 million. Il faut arriver à faire prendre conscience à notre gouvernement, que les budgets communaux explosent. 3 millions, c’est 12 % d'augmentation de la fiscalité locale. Aujourd'hui les communes sont dans cette situation !”
Un constat qui impose des choix comme l’explique le Maire : “Si on ne fait rien, le risque c'est le report sur la fiscalité locale. Ce n'est pas notre choix pour l'instant. Nous travaillons sans hausse, mais je ne sais pas si on va y arriver. De la même façon nous avons décidé de maintenir la tarification de la restauration scolaire. Le stade nautique nous ne voulons pas le fermer. Mais à un moment donné, nous devrons prendre des dispositions qui seront drastiques.”
Les mesures d’économies d’énergie
Amandine Demore, 1ère adjointe, a présenté les mesures aux habitant-es : l'extinction de l'éclairage nocturne mise en place à compter du 1er août sera abaissée dès le 1er octobre : de 22h à 6h pour les parcs, squares et jardins de la ville ; de 23h à 6h pour les bâtiments publics ; de 23h à 6h pour les zones d'activité économique et complétée d'une extinction de minuit à 6h du matin de l'ensemble de l'éclairage public, à l'exception des grands axes de circulation. Aussi, les températures de chauffage et de rafraîchissement dans l'ensemble des bâtiments communaux seront également adaptées avec une baisse de 2 degrés. “En pourcentage de diminution, cela représente une économie de 20 % sur les mesures d'éclairage public. Sur le chauffage on espère 10 % d'économie.” précise l’élue. Daniel Bessiron, adjoint à l’environnement durable explique également que l’extinction des lumières sera bénéfique à la biodiversité et aux espèces nocturnes.
Prises de paroles habitantes
Place ensuite aux habitant-es pour réagir et questionner cette présentation des mesures : Quelles conséquences pour les caméras de vidéoprotection la nuit ? Quel impact l’extinction des lumières a sur l’insécurité ? Et les illuminations des fêtes de fin d’année ? Pourquoi les impôts fonciers ont augmenté ? Est-il possible d’avoir une gestion partielle ou en rapport à la présence des zones non-éclairées ? Quid de la récupération des eaux de pluie ? … Et encore d’autres questions venues de la salle ou d’Internet – la réunion était retransmise en direct sur Facebook – qui montrent l’intérêt porté par les habitant-es sur ces enjeux, et l’ensemble des éléments qui sont à mesurer et à prendre en compte.
Réponses et adaptabilité
Parmi les sujets cités plus haut, le maire a précisé que la part de la Ville d’’Échirolles n’avait pas augmenté sur les impôts fonciers. Il s’agit de la base qui a vu une augmentation de 3,5 %. Amandine Demore a expliqué que les caméras de vidéoprotection étaient pour la plupart équipées d’infrarouge permettant de voir la nuit. Celles qui ne le sont pas bénéficieront des nouvelles technologies lors de leur renouvellement. Sur la question d’une extinction partielle ou liée à un détecteur de présence, Daniel Bessiron a rappelé l’enjeu des espèces nocturnes qui seraient dérangées par des éclairages ponctuels. Les illuminations de fin d’année seront calquées sur les mêmes heures que l’éclairage des voiries.
Sur la question de tranquillité publique, Amandine Demore, répond : “12 000 communes ont fait le choix d'éteindre une partie de la nuit. On a un certain nombre d'analyse et de retour sur le sentiment d'insécurité. Si on constate des dysfonctionnements et que les habitants nous font remonter des choses, on bougera. Je serai à votre écoute sur ces sujets.”
Une politique vertueuse
Enfin sur la récupération des eaux de pluie, Daniel Bessiron précise la volonté municipale “C'est quelque chose de pleinement intégré dans le cadre des programmes de bâtiments nouveaux et la réhabilitation... Comme à l’école Marcel-David où on récupère toute l'eau de pluie pour irriguer l'espace végétalisé que nous avons créé. On va aller vers ce genre de configuration chaque fois qu'il en est possible !” Une politique vertueuse menée depuis des années et dont l’hôtel de ville, construit en 2006, avec le label haute qualité environnementale, est un exemple qui permet aujourd’hui de limiter la facture. “L'hôtel de ville nous fait faire beaucoup d'économie” explique le maire. “On doit travailler de manière structurelle, pas conjoncturelle et pas qu'avec des solutions immédiates” ajoute-t-il.
Une soirée riche qui a permis aux habitant-es d’en apprendre davantage sur la situation de la Ville et les mesures à venir, mais aussi de questionner directement l’équipe municipale sur ces questions-là.
L’ensemble de la soirée est toujours accessible sur le Facebook de la Ville.