Les lignes et les mots de Julien Priez au Centre du graphisme
Ce jeudi 2 mars, avec son sweat-shirt rose vif, on ne voit que lui au milieu des murs peints aux formes calligraphiques noires et blanches du Centre du graphisme. Julien Priez, travailleur acharné, a dessiné directement sur les murs du lieu, à l’encre, avec son pinceau modulaire. Il retrace ici son travail de calligraphie et de typographie qui lui permet de travailler dans des projets variés. La première salle permet au visiteur de se plonger dans son univers si singulier. Si certains y verront un style qui flirte avec le graff, l’univers hip-hop, d’autres décèleront le travail millimétré de son œuvre gigantesque, peinte grâce à des grilles et des modules. Une exposition qui n’est pas linéaire, qui offre une sorte de jeu de piste aux visiteurs et dont la notion d’échelle des œuvres exposées pousse à se déplacer. "Je voulais que le visiteur se rapproche des murs, observe les petites photos pour ne plus voir les grosses lettres tracées. Je voulais que la visite prenne du temps. J’ai travaillé trois jours dans la grande salle, avec mon pinceau modulaire. Si je me trompe, c’est le jeu, les lettres d’après s’adapteront", explique l’artiste.
Un travailleur acharné qui expérimente en permanence
On découvre alors son travail pour Nike, Christine and the Queens, Google… Car le but final de Julien Priez est bien de faire du graphisme. En se servant des modularités des lettres, en s’inspirant des lettres étrangères, lui qui aime "l’abstraction des signes japonais ou arabes". Dans une dernière salle, on découvre aussi une partie non manuscrite de son œuvre, avec des polices de caractère numérique, créées grâce à un logiciel. "Une expérimentation pour tenter des choses et voir où cela va mener", s’amuse l’artiste. S’il vend son travail aux plus grandes marques ou à des artistes, il aime par-dessus tout ses projets collectifs avec ses amis d’High on Type ou ses ateliers pédagogiques avec des amateurs. Un travail qui paie, puisqu’il a la fierté d’avoir créé sa propre typo qu’il vend dans des magazines. Cinq années de labeur nécessaires pour voir ses lettres aiguisées protégées d’une licence commerciale. Lors du vernissage ce jeudi 2 mars, Jacqueline Madrennes, adjointe à la culture et présidente du TRACé, a tenu à redire son admiration pour son "travail de recherche, d’expérimentation, de quête esthétique et où la contrainte sensible est omniprésente. On entre ici dans l’intimité et la richesse de Julien Priez, on découvre l’envers du décor de ce travailleur acharné". Une exposition à découvrir – avec le fascicule de description des œuvres en main- jusqu’au 16 juillet.
Des rendez-vous sont prévus :
Apérographiques : les vendredis 24 mars, 28 avril et 2 juin à 18h30. Visite commentée ponctuée de pauses théâtrales ou de danse, suivie d’un apéritif. Sans inscription.
Dimanches en famille : les dimanches 12 mars, 28 mai et 11 juin à 14h. Présentation de l’expo suivie d’un atelier de pratique artistique. Sur inscription.
Conférence le jeudi 6 avril à 19 h autour de la typographie animée par Julien Priez. Sur inscription.
Nuit des musées : samedi 13 mai de 17h à 21h. Atelier craies trottoir animé par Julien Priez, visite commentée et buffet convivial. Sans inscription.
Fête de la musique : mercredi 21 juin de 20h à 22h. Présentation de l’expo suivie d’un instant musical. Sans inscription.
Renseignements et inscriptions : 07 48 10 00 13 et visite@le-trace.fr
