Libération d’Échirolles : La ville se souvient...
“Nous sommes ici réunis, animés par la volonté de garder à l’esprit cette journée du 22 août 1944, jour de la liberté retrouvée après des années de deuil, de souffrances et de privations.” Voilà le signe sous lequel la première adjointe Amandine Demore, qui présidait la cérémonie en l’absence du maire Renzo Sulli, a souhaité placer cette commémoration, avant de retracer le déroulé de ces jours historiques : “Les 22 août, aux côtés des soldats alliés, les maquisards entrent dans la ville. 14 jours plus tard, un arrêté préfectoral nomme Georges Kioulou, alias Capitaine Philippe, maire d’Échirolles. C’était il y a 79 ans…”
Des évènements marquants
Des évènements dont “nous œuvrons chaque année pour garder le souvenir intact. Ce souvenir d’un groupe de résistants (…) rentrant pistolet au poing dans l’hôtel de ville pour y déloger l’administration de l’époque placée là par le régime de vichy. (…) Ces citoyens et citoyennes d’Échirolles ont pris leur destin en main pour se débarrasser de l’oppression nazie qui pesait sur leur ville. Après quatre terribles années, Échirolles a enfin retrouvé sa liberté, sa dignité, sa fierté grâce au courage, à la détermination de ses habitant-es sous la direction inspirante de Georges Kioulou. Le 22 août, c’est le jour du souvenir pour renouveler l’expression de notre admiration et de notre gratitude aux hommes et femmes qui ont combattu et sont morts pour la liberté, celle de notre ville, comme celle de notre pays”.
Perpétuer le travail de mémoire
Une présence et une commémoration qui s’inscrivent dans le cadre du travail de mémoire. “Nous perpétuons leur mémoire et celle de ces évènements pour permettre à toutes les générations de partager cette histoire, notre histoire commune”, poursuivait ainsi la première adjointe. “La période 1940-1945 a laissé une trace douloureuse dans l’histoire de la France (…). C’est pourquoi il est essentiel de souligner que notre continent reste vulnérable, même de nos jours, face à toutes formes de totalitarisme. Afin de préserver la mémoire, il est de notre devoir d’apprendre à nos jeunes la vigilance, de les encourager à devenir des citoyen-nes actif (…)”.
Et de conclure : “La mémoire doit rester vivante, et ce qui a été entrepris par nos aînés doit constituer le fil conducteur qui nous permet de relier l’histoire avec le temps présent.”
Témoigner sans relâche
Plus globalement, la première adjointe s’est félicitée que le travail de mémoire porté à Echirolles produise ses effets au niveau national, avec la panthéonisation prochaine du résistant Missak Manouchian et de sa femme Mélinée, citant également Arséne Tchakarian, dernier survivant du groupe Manouchian, décédé le 4 aout 2018 : “Nous n’étions pas des héros. Il ne faut pas croire que nous n’avions pas peur. Nous avons résisté parce que nous en avions la possibilité. Et parce que nous aimions la France. Elle nous avait adoptés.”
Une phrase qu’Amandine Demore a invité chacun-e à retenir, comme une autre, pour conclure: “Ce n’est pas ce que j’ai fait qui est important, mais ce que je transmets.” Echirolles, elle, en est bien consciente !