Insa Sané a le don pour séduire son auditoire. “Ce qui m’a amené à écrire, c’est la curiosité, la jalousie et les meufs… L’écriture est une machine à pécho ! Les gars, avouez que vous avez déjà écrit des poèmes à des filles.” Une entame qui a accroché des jeunes réactifs, suspendus à des phrases qu’ils n’attendaient pas forcément. “Vous n’êtes pas obligé de lire... mais vous passez à côté de beaucoup de choses.” Un préambule avant une lecture inspirée de passages de ses romans, puis d’entamer la conversation.
Un échange, des mots
“Qu’est-ce qu’un quartier ?”, demande l’auteur. “Un quartier, c’est là où il y a des racailles.” ; “Les racailles sont un peu des anarchistes !” ; “Un quartier sensible, c’est là où il y a de la délinquance.” Et Insa Sané de questionner : “Donc les Champs-Elysées à Paris sont un quartier sensible ?” Un des jeunes trouve alors un autre angle : “Les gens qui habitent les quartiers sensibles ont moins d’argent.” “Ah, là, vous touchez quelque chose : la classe moyenne !”, rétorque l’écrivain.
Un passionnant jeu de questions-réponses, de réflexion collective, qui va amener à faire réfléchir les lycéens et lycéennes autour de sujets comme les représentations et habitudes vestimentaires — “Les classes se regardent et se singent, elles veulent ressembler à la classe au-dessus.” —, mais aussi la représentation des minorités à la télévision ou au cinéma.
MB