Pierre Moussy : un résistant nous a quittés

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Pierre Moussy : un résistant nous a quittés

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Hommage
Publié le 20 novembre 2020
Modifié le 27 novembre 2020
Résumé actualité
Il s’est battu pour la France lors de la Deuxième Guerre mondiale, et en a souffert. L’Échirollois Pierre Moussy nous a quittés à l’âge de 95 ans. Un hommage lui a été rendu samedi 21 novembre en l'église Saint-Jacques.
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Photo d'identité de Pierre Moussy, en 1973, après la guerre. Il porte un costume, une chemise et une cravate. La photo est en noir et blanc.
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C’est avec tristesse que la Ville a reçu la nouvelle. Pierre Moussy vivait à Échirolles depuis des décennies. Il est décédé le 13 novembre 2020. C’était l’une des dernières figures de la Résistance encore en vie. Né en 1925, il a 16 ans quand il décide de rejoindre la Résistante. La France est alors occupée par l’Allemagne nazie. Mais Pierre Moussy, qui est chaudronnier aux usines de la Viscose, s’engage dans l’Armée secrète, une des branches de la Résistance.

Il travaille avec le syndicaliste Louis Baille-Barrelle, chef à l’usine et dirigeant local de la Résistance. Le jeune Pierre est envoyé comme intermédiaire, dans des missions risquées pour son âge. "Au sein de la Résistance, on portait des tracts, j’ai porté des armes", assurait Pierre Moussy dans une interview. Il est arrêté avec ses tracts, le 11 novembre 1943 avec de nombreux camarades. La manifestation des Diables Bleus (c'est son nom)  a réuni plus de 1 500 personnes. 400 seront arrêtés, dont Pierre Moussy, qui est envoyé en Allemagne.

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La déportation et le retour en France

Il sera déporté dans les camps de Buchenwald, puis à Dora où il va voir ses amis et camarades de camps mourir. Le camp de Dora est une dépendance de Buchenwald et est destiné à la fabrication de missiles V2. Il est finalement libéré par les soldats soviétiques : "Les Russes sont arrivés. Je me rappellerais toujours, c’était dans une cour de ferme. […] Je vois arriver deux, trois gars à cheval. Il y avait un jeune, et il me dit : « Il y a des Français ici ? », avec un parfait français. Je lui dis : “Et bien moi ». Il me dit : « Et bien, c’est fini ». C’était le 1er mai. C’est fini, la guerre est finie."

La maire, Renzo Sulli, présent lors de l'hommage, est revenu sur la vie de "Pierre Moussy, un homme que j’ai eu a la chance de connaître et de côtoyer, un homme qui s’est toujours engagé dans le combat pour la dignité humaine, et ce au péril de sa vie." L'édile poursuit : "Une fois passée la Libération, il reprendra son ancien poste de chaudronnier jusqu’à sa pré-retraite en 1980. Bien décidé à profiter du bonheur de la vie après l’horreur des camps, il vécut toute sa vie à Échirolles avec sa femme Simone, qui nous a également quitté récemment, ainsi qu’avec ses trois enfants, pour qui j’ai une pensée particulière."

Pour la postérité, Pierre Moussy a témoigné dans le cadre du projet de collecte de témoignages oraux de résistants mené par l'ANACR et les ville d'Echirolles et d'Eybens en 2001. Ce témoignage poignant est conservé précieusement aux Archives municipales de la Ville. Pierre Moussy y évoque durant plus d'une heure la Résistance, la torture et les camps. Il a permis l'édition d'un ouvrage essentiel pour la compréhension de l'histoire de cette période,  "mémoire vivante, paroles de résistants", décembre 2002.

Retrouvez des lettres écrites par Pierre Moussy et un témoignage oral.

Titre
Témoignage du résistant Pierre Moussy
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