Projet philo-plastique : Le débat prend forme
Quand ils ont découvert les créations des élèves de l’école Delaune – d’intrigantes poupées et peluches confectionnées de bric et de broc –, ceux de la classe de CM1-CM2 d'Isabelle Leduc, de l'école Jean-Jaurès, ont quasi unanimement éprouvé le même sentiment : “De la peur !”
Un sentiment sur lequel ils sont ensuite collectivement revenus, en posant des mots pour l’expliquer et le traduire. “Elles ont toutes un point commun, elles sont uniques et différentes”, lance un élève. “Elles n’ont pas choisi d’être comme elles sont, avec des défauts. Ce n’est pas pour autant qu’il faut les laisser de côté”, rebondit une autre. “Il faut s’accepter et accepter les autres comme ils sont”, conclut un dernier.
Un joli résumé des ateliers philo-plastiques animés durant l’année par la Maison des Écrits.
Les émotions s’expriment
Le but de ces ateliers est de favoriser l’expression sous différentes formes – orale, écrite, artistique –, de développer l’esprit critique des élèves et de les initier au débat démocratique. Autant d’aspects qui ont convaincu Isabelle Leduc : “Le projet s’inscrivait parfaitement dans notre projet d’école sur la laïcité et la liberté d’expression, explique l’enseignante. Nous voulions développer cette liberté pour les élèves”.
Un objectif visiblement atteint à entendre les enfants. “C’est un projet très intéressant car nous avons travaillé tous ensemble, expliquent Mahera et Nolha-Agathe. On pouvait discuter, parler librement, décrire nos émotions, même si nous n’étions pas tous d’accord”. Une aubaine, d’autant plus quand, comme les deux jeunes filles, “on aime bien parler !”
Des messages à transmettre
Les élèves de la classe d’Isabelle Leduc ont ainsi travaillé sur notre impact écologique sur la planète. Pour ce faire, ils ont été accompagnés par des professionnel-les. Une bibliothécaire de la Ponatière leur a présenté et prêté des albums sur ce thème pour l’approfondir en classe. Deux séances de discussion à visée démocratique et philosophique ont ensuite permis aux élèves de se questionner et de débattre, avant de mettre en mots et en formes leurs pensées lors d’ateliers d’écriture et d’arts plastiques.
Des séances lors desquelles sont nés de jolis textes et des créations plastiques, des “planètes écrasées pour montrer que la Terre est en danger et qu’il faut la protéger, reprennent Mahera et Nolha-Agathe. Un “message de fraternité et de solidarité” dont elles espèrent qu’il sera lui aussi compris par les élèves des autres classes.