Un ciné-concert créé et joué sur scène par des élèves de Vaillant-Couturier
Les mains sont alertes, prêtes à saisir les instruments entreposés sur une table, les yeux sont rivés sur l’écran qui fait défiler les premières images du court-métrage. Entouré d’un grand silence, les élèves de CM1-CM2 B de l’école Paul Vaillant-Couturier s’apprêtent à jouer, en direct, la musique du film projeté sur la scène de la cité théâtre de la Ponatière. Plus tôt dans la semaine, ces élèves ont participé, à raison de trois séances, dont deux répétions, aux ateliers de création musical pour enfants proposés par la compagnie Comme une étincelle. Il a en résulté deux ciné-concerts, chaque classe ayant créé le sien.
“Dans un premier temps, les élèves choisissent un court métrage muet parmi une sélection, puis ils se familiarisent avec les instruments acoustiques et électroniques mis à disposition. Tous ensemble, à partir des différents sons recensés, on imagine l’enchaînement musical qui accompagnera l’histoire du film”, rapporte Erwan Flageul, l'un des deux musiciens-compositeurs qui encadrent le projet.
Apprendre à être spectateur
En plus de faire découvrir une grande variété d’instruments de musique, des plus traditionnels, comme le chekere, sorte de calebasse entouré d’un filet de perles, au plus moderne comme le pad électronique, ce parcours permet “de connaître et respecter le codes du spectacle”, relève Mme Rigaud.“Les élèves apprennent à être spectateur, à respecter le silence, le noir de la salle. De plus, la restitution sur scène les met dans une situation où il faut gérer des émotions, le stress notamment: cela renforce leur confiance en eux. aussi, le processus de création, qui se fait en collectif, favorise la cohésion de la classe. Enfin, c’est un projet clé en main!”, résume l’enseignante.
Un projet porté par la Ville
Le projet est en effet porté par les services de la Ville: il rentre dans le cadre de l’opération Les écrans, parlons-en, menée conjointement par le CCAS et la Direction de l’éducation, et des parcours musicaux chapeautés par la Direction des affaires culturelles. “Cela permet de montrer aux enfants une alternative à l’usage des écrans : ils peuvent être, comme ici, des supports à la création artistique et amènent même les élèves à l’intersection de plusieurs pratiques culturelles : la musique, le spectacle vivant et l’animation”, souligne Caroline Ducros de la Direction de l’éducation.“ Les enfants font non seulement de la musique, mais sont aussi mis en situation de donner un vrai concert, sur scène et dans le noir”, ajoute Pauline Besson-Bernard, de la Direction des affaires culturelles.
Actif derrière un écran
Pour Erwan Flageul qui anime ces ateliers depuis déjà plusieurs années, “les enfants sont souvent passifs devant un écran, ici ils entrent dans une démarche active, ils doivent regarder attentivement chaque action du film pour poser la bonne musique, le bon tempo. Cela demande une grande concentration”.
Ce jeudi avait sonné l’heure de la restitution : les deux classes montait à tour de rôle sur scène pour présenter son ciné-concert à l’autre.“J’ai un peu peur, mais ça va”, rassure Kayla, 9 ans qui a apprécié “avoir beaucoup de temps pour faire de la musique”. Ses camarades du même âge, Lousiah et Esma ont été particulièrement concernés par le thème de la norme évoqué dans le court-métrage : “J’ai bien aimé quand le personnage fait des bêtises et la réaction de ses parents, ça fait réfléchir”, commente la fillette. “Cette histoire, même si elle parle d'extraterrestre, peut se retrouver dans notre réalité”, analyse de son côté, Louisiah.
Le spectacle a été filmé. La vidéo, qui en sera extraite, sera visible par les parents.