Une cérémonie poignante, à quelques jours de l’entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian
Une entrée au Panthéon ce mercredi
Une cérémonie riche en émotions se tenait ce dimanche 18 février, place de la Libération, pour commémorer les 80 ans de l’exécution des 23 résistant-es du groupe Manouchian, membres des Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI) de la région parisienne. De nombreuses personnalités venue de l’agglomération avaient fait le déplacement pour une cérémonie particulière cette année, puisque Missak Manouchian et son épouse feront leur entrée au Panthéon ce mercredi 21 février, date anniversaire de l’exécution de ce résistant arménien au Mont-Valérien. Des années que l’Association des anciens combattants et résistants arméniens de l’armée française (l’Aacraaf) et la Ville d’Échirolles œuvraient pour cette panthéonisation, notamment le président de l’Aacraaf Daniel Marandjian.
Échirolles n'oublie pas
Amandine Demore, maire d’Échirolles, était donc accompagnée de l’Aacraaf, des membres de la Maison de la culture arménienne, des représentant-es de la Ville de Grenoble, de communes voisines ainsi que de la Métropole, du Comité de liaison des associations d'anciens combattants d’Échirolles, de la Fnaca, de l’Amicale des Anciens Francs-Tireurs et Partisans français, du Front National de la Résistance et de l’Anacr. Dans son discours en hommage à Missak Manouchian et ses camarades résistant-es, elle redisait l’importance du souvenir. « Ici, à Échirolles, nous n’oublions pas. Nous n’oublions pas, car oublier serait une injure à la souffrance de celles et ceux qui ont fait le choix si difficile de résister. Nous n’oublions pas, car oublier serait ne pas avoir tiré les leçons de ce passé douloureux. » C’est aussi pour ne pas oublier qu’une nouvelle plaque en l’honneur du groupe des 23 était dévoilée en tout début de cérémonie, à l’angle de la rue Manouchian et de la place de la Libération.
La jeunesse fait entendre sa voix
Pour se souvenir, on pouvait aussi compter sur la jeunesse présente ce dimanche, notamment Kéram et Lylou, jeunes membres de la Maison de la culture arménienne de Grenoble et du Dauphiné. Ils ont ainsi pu lire la dernière lettre de Missak à son épouse Mélinée, ainsi qu’un condensé du texte Un dernier jour, une dernière nuit, extrait du livre-témoignage de Mélinée Manouchian. Plus tard, un saut dans le présent était proposé par Kilian et Naila, jeunes échirollois-es accompagné-es par Ali Djilali, metteur en scène, pour une lecture de témoignages, celui d’Ibrahim, jeune soudanais et celui de Waala, jeune syrienne, venu-es trouver refuge en France.
Une médaille pour Daniel Marandjian et la présence d'Amandine Demore au Panthéon le 21 février
Après l’appel des 23 exécuté-es et les dépôts de gerbes devant le monument aux morts, Amandine Demore reprenait la parole pour remettre la médaille de la Ville à Daniel Marandjian, surprise émouvante de cette fin de cérémonie. « Au nom de la Ville et de son conseil municipal, je vous décerne la médaille de la Ville pour votre engagement remarquable, multiple et sans faille au sein de l’Aacraaf et votre détermination à toujours préserver, transmettre et partager la mémoire et la culture arménienne », indiquait Amandine Demore. Par son regard et ses remerciements à son épouse ainsi qu’à ses ami-es et compagnons de combat associatif, Daniel Marandjian redisait l’importance du souvenir, et son émotion de voir son combat porter ses fruits ce 21 février 2024 au Panthéon. Cérémonie à laquelle se rendra Amandine Demore ce mercredi : « Missak et Mélinée Manouchian vont finalement entrer au Panthéon, après une mobilisation remarquable d’associations, de personnalités, de collectivités et d’élu-es. C’est l’aboutissement d’un travail de conviction, dont je suis heureuse de partager un peu de la réussite avec vous. Je pourrai ainsi accompagner pour un instant les premiers étrangers apatrides à entrer dans ce lieu si particulier pour notre République, Mélinée et Missak Manouchian, dans leur dernière demeure. Aux grands hommes, et j’ajouterai : aux grandes femmes, la patrie reconnaissante. »