Une nouvelle vie pour la friche Allibert
Dans le cadre du large projet de réhabilitation urbaine Grandalpe, le site Allibert, du nom de l’entreprise de transformation plastique qui investissait les lieux jusqu'au milieu des années 1990, va être réaménagé. Un hectare seulement, sur la dizaine que compte le secteur, se trouve sur Échirolles, mais cette réhabilitation va impacter la commune sur plusieurs volets: “ Un de nos quartiers, celui de Saintonge, se trouve directement dans le périmètre de la friche Allibert, cet aménagement s’imbrique de plus dans d’autres projets de la Ville”, a pointé le maire Renzo Sulli, en introduction de la deuxième réunion de concertation, qui s’est tenue à La Butte mardi dernier. Situé au nord des quartiers des Essarts et de Saintonge, entre l’avenue Léon Blum et le cours Esmonin, l'aménagement s’inscrit en effet dans le prolongement du PNRU (programme national pour la rénovation urbaine) Essarts-Surieux et du quartier de la gare, lui aussi en réhabilitation.
Un foncier "rare"
Pour la Métropole, qui en est la propriétaire, cette zone occupe une place “stratégique” : “Aujourd’hui, il n’y a plus d’espace économique de cette taille sur le territoire. Ce foncier rare est donc très intéressant pour développer une zone d’activité économique en cœur d’agglomération”, remarque Mirey Salman, responsable du service aménagement opérationnel à la Métropole. “Il n’est pas question d’y mettre des entrepôts, mais un vrai morceau de ville, avertit-elle, ce projet est l’occasion d’améliorer le cadre de vie du quartier, d’en faire un espace investi par les habitants”. “Le but est d’aménager un site économique compatible avec les quartiers environnants”, résume Fanny Roussel, chargée de projet à la Métropole.
Place à la végétation
Parmi les orientations posées par la Métropole pour aménager ce secteur prédomine celle d’en faire un espace traversant, selon les principes de la ville-parc*, déjà appliqués sur le reste de Grandalpe. La friche constitue en effet une barrière entre les territoires d’Échirolles et de Grenoble, qu’il s’agirait d’ouvrir pour pouvoir y circuler “du nord au sud, d’est en ouest, à pied ou en vélo”. Les abords du site, comme son périmètre intérieur, devraient être largement desimperméabilisés, laissant la place pour un “maillage vert” et “des espaces paysagers”. Une question environnementale qui pèsera jusque dans le choix des activités du site : “les filières économiques privilégiées seront celles qui tournent autour des mobilités durables et des énergies propres. On aura des formats d’entreprises divers, de la pépinière d’entreprises, à l’artisanat jusqu’à des entités plus matures sur des parcelles plus grandes”, décrit Fanny Roussel.
La concertation, moteur du projet
Se trouvant en périphérie de plusieurs espaces urbains, le projet est logiquement soumis à la concertation habitante. Elle a commencé cet automne par des entretiens avec des acteurs du territoire et le recueil de paroles dans l’espace public. En début d’année, deux ateliers, l’un sur Grenoble, le 25 janvier, et le second mardi 8 février, à La Butte, réunissaient élus, acteurs du projet et habitants. Au-delà des questionnements et témoignages que ces derniers pouvaient apporter à la construction du projet, il était attendu des habitants de vraies propositions sur les usages, la place donnée à la nature, la forme des bâtiments et les mobilités dans le quartier.
Ces discussions, animées par une équipe de l’agence de concertation Semawe, se déroulaient par groupes, autour de plans masse du secteur. Une synthèse regroupant l’ensemble des contributions sera présentée lors d’une réunion publique en mars. À partir de cette synthèse, la Métropole précisera le contenu de l'aménagement dans un “bilan de la concertation” courant avril. Il sera ensuite soumis aux votes des élus.es du conseil métropolitain.
En attendant que le projet se dessine, le démantèlement de la friche va commencer avec la destruction de l’élément principal du site : la grande halle qui occupe pratiquement trois hectares. En 2023 suivront la destruction de la petite hall et de la dalle en béton. Les travaux d’aménagement devraient démarrer en 2024.
*Plus d'information sur Grandalpe et le concept de ville-parc dans le dossier de Cité #390 mai-juin 2021
*Plus d'information sur Grandalpe et le concept de ville-parc dans le dossier de Cité #390 mai-juin 2021