L’importance des mots selon Nabil Louaar
Avec le sourire et beaucoup d’humour, l’auteur de “Touareg des neiges”, “La burqa expliquée à ma mère” et “Perrier : chantier de vies”, a échangé avec une classe de première ES au centre de documentation et d’information, puis une classe de seconde dans le cadre de l’option arts visuels-cinéma. Un brin provocateur, voire facétieux, afin de susciter l’esprit critique, il a exhorté ses jeunes hôtes à l’interaction et au dialogue, à l’ouverture intellectuelle. “Pourquoi la différence fait-elle peur ?”, questionne-t-il pour mieux conduire son auditoire à se méfier “des images et représentations caricaturales, des propos manichéens ou binaires, des idées figées qui ne nous permettent pas de nourrir le temps de la réflexion, de s’enrichir mutuellement”.
Dépasser les barrières intérieures
Adjoint à la culture, à la citoyenneté et au devoir de mémoire, à Annemasse depuis 2014, Nabil Louaar s’inspire de sa double culture algérienne et française, de ses expériences de citoyen et d’élu local, soulignant un rapport “exigeant” à la langue et à l’écriture. Citant volontiers des exemples ou anecdotes, il a cherché avant tout à décaler le regard et les points de vue des élèves pour les convaincre de “l’importance à accorder aux mots, à l’expression, au lien social, qui vous aiguisent l’esprit, vous font dépasser les barrières intérieures”.
L’intégration, les relations entre les hommes et les femmes, la lutte contre les discriminations, la laïcité, le rapport à la religion, la tolérance, l’action politique, la démocratie représentative… autant de thèmes d’actualité que l’auteur a abordés avec vivacité, sensibilité et conviction. “On a tous une grande capacité à rejeter, et à évoluer ! On a besoin de compréhension mutuelle, partagée, pour évacuer le sentiment de danger ou d’insécurité. Ne laissez jamais votre cerveau en veille !”, a-t-il transmis aux élèves très à l’écoute.
“Cette rencontre participe à clore l’anniversaire de la naissance de Marie Curie que nous fêtons depuis l’an dernier, remarque Karine Gillard, professeure documentaliste. La venue de Nabil Louaar dans notre établissement a été possible grâce à une aide financière de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Ses fonctions d’auteur écrivain et d’élu dans une collectivité locale nous intéressaient car elles apportent à la fois un ancrage et une distance.”
JFL