Un comité de quartiers Est soutenu

Parler de projets urbains à l’est de la commune, c’est démarrer la rencontre sur les chapeaux de roues ! De toute évidence, les opérations en cours ou à venir ne manquent pas. Fin du renouvellement urbain au Village Sud en tête : “Quelque 82 millions d’euros investis dans ce quartier depuis 2008”, a rappelé le maire Renzo Sulli.

Le renouvellement
se termine au Village Sud

La rénovation de façades est en suspens à cause du dépôt de bilan de l’entreprise ; le bailleur, la SDH, a lancé une nouvelle consultation, la reprise du chantier est proche. A proximité du multiaccueil petite enfance, la requalification de la placette démarrera en décembre avec la démolition de locaux vacants en rez-de-chaussée, pour une mise en service en août 2019. Une fontaine sera implantée sur la place de l’Espace Jacques-Prévert, tandis que 16 nouvelles parcelles complèteront les jardins partagés au printemps prochain.
Autre perspective — très attendue — au Village Sud, le centre de santé ouvrira en septembre 2019 et répondra à “d’énormes besoins”, au sentiment “d’une désertification” relevé par un participant au comité de quartiers. L’adjointe et conseillère départementale Sylvette Rochas a toutefois précisé “que cet équipement médicosocial a un périmètre d’intervention lié aux financements de la politique de la ville, auquel l’équipe pluridisciplinaire ne peut déroger”. Et de souligner : “La Ville fait tout pour inciter, faciliter l’accueil de professionnel-les de santé sur le territoire communal.”

La ligne de bus “sac à dos”
doit reprendre

Profitant d’une question de parent d’élève sur les problèmes d’incivilité dans la navette “sac à dos” reliant le Village Sud au collège Picasso à la Luire, Daniel Bessiron, adjoint au développement durable et aux déplacements et conseiller départemental, a souligné “l’attachement de la Ville au maintien de cette ligne essentielle qui répond aux besoins d’élèves comme de tout habitant”. Composée de cinq arrêts, “elle a été négociée avec le SMTC, qui en a confié le fonctionnement à une société de transport. Les dégradations et violences constatées sont inadmissibles, on comprend le droit de retrait des chauffeurs. On cherche à identifier les responsables, peu nombreux. Pour l’instant interrompu, ce service public devrait redémarrer d’ici une semaine, autour du 22 novembre, et sera amélioré grâce notamment à l’implantation de caméras de vidéosurveillance, à la présence d’adultes à l’intérieur du bus. Une charte réglementaire sera signée par les parents”.

Des riverains ont posé la question — récurrente — des hauteurs, soulignant une différence de traitement entre le Plan local d’urbanisme (PLU) qui s’applique au site Karting et le Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) déclinant des hauteurs moins importantes. L’adjoint à l’aménagement urbain Emmanuel Chumiatcher a rappelé que ce projet “a fait l’objet d’une modification spécifique du PLU, d’une procédure partenariale avec les riverains et les associations de quartier. Les règles ont été définies en concertation. A peu près partout ailleurs sur la ville, les hauteurs sont revues à la baisse dans le cadre du PLUI”. “Nous ne souhaitons pas densifier”, a clarifié le maire. “Monter les hauteurs n’est pas notre intention, on veut au contraire les tenir. Karting est un beau projet qui va revivifier le secteur.”

“L’axe de la République est un secteur stratégique, qui se développera en lien et dans le respect du droit des propriétaires. Nous voulons valoriser des éléments de patrimoine, une qualité paysagère, préserver la biodiversité”, a complété le maire. Message entendu par l’association Phare : “Nous serons très vigilants, remarque l’un des ses membres, et souhaitons être associés tout au long des aménagements.” Message reçu aussi par l’association Graphe, qui recense le patrimoine historique local et veille à sa conservation. “Nous anticipons en fonction des préoccupations et des contraintes de façon plus collaborative”, rassure Emmanuel Chumiatcher, qui note “une qualité d’écoute réciproque” sur tous ces sujets.
Quant aux inquiétudes exprimées sur les conditions de circulation et de stationnement, l’adjoint à l’aménagement urbain a remémoré les études démontrant des marges de manœuvre significatives en matière de distribution et de stationnement en surface. Daniel Bessiron ajoute : “Nous gardons à l’esprit le projet de requalification de l’avenue de la République dans ce secteur, depuis la rue François-Quesnay, avec une piste cyclable, de part et d’autre de la chaussée, maillée au réseau existant.” Quant à la ligne Proximo à la Commanderie, “elle peut évoluer plus en adéquation avec les besoins et les développements futurs”, à condition “que les riverains soient au rendez-vous”.

Poubelle marron : le geste de tri
passe dans les cuisines

Le comité de quartiers a évoqué l’expérimentation à la Commanderie (800 foyers) de la “troisième poubelle” pour les déchets alimentaires. Un bilan positif. Quelque 110 tonnes ont été collectées — 20 kg par habitant, par an — et traitées au centre de compostage de Murianette. “Des quartiers d’Echirolles et de Grenoble sont pilotes depuis novembre 2017”, indique Daniel Bessiron. Des composteurs ont aussi été installés à la résidence du Château. Ce nouveau dispositif — concluant — “sera déployé progressivement à l’échelle de l’agglomération, sur l’ensemble du territoire Echirollois au printemps 2019”. Des habitants se plaignent malgré tout de la fréquence de ramassage et de l’engorgement de la poubelle marron : “Une fois par semaine, c’est peu, surtout en période de chaleur estivale !”
Daniel Bessiron annonce les caractéristiques du schéma directeur de la Métropole 2020-2030. Des évolutions “ambitieuses” programment l’évolution des jours et des fréquences de collecte des déchets, l’installation d’un système d’identification électronique des bacs à l’aide de puces, la mise en œuvre de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères incitative (TEOMi) dans le cadre de la Loi de transition énergétique pour la croissance verte, la création d’une police métropolitaine de l’environnement, la gratification du geste de tri sur le verre. “La Métropole investit lourdement dans le reconditionnement des centres de tri et d’incinération à Athanor. C’est ambitieux, plein de bon sens, les habitants sont de plus en plus responsabilisés dans la gestion de tous les déchets. Ces gros chantiers requièrent notre vigilance et un peu d’indulgence.”

Sécurité : une mobilisation
et des chiffres encourageants

Dernier chapitre à l’ordre du jour, la sécurité a fait l’objet d’un rappel des mesures municipales mises en œuvre ces dernières années. “Une mobilisation forte, un combat payant”, a affirmé Anne Thibault. La directrice de la sécurité publique et prévention de la Ville a détaillé “des chiffres encourageants” et les engagements de l’Etat, suite à la venue dans l’agglomération, et particulièrement à Echirolles, de Gérard Collomb, alors ministre de l’Intérieur : renforcement significatif des effectifs — 20 avant la fin de l’année, 13 au printemps 2019, 35 ensuite, pour un total de 68 à terme ; dispositif des quartiers de reconquête républicaine (QRR) dans le cadre de la police de sécurité du quotidien (PSQ) ; création d’une cellule de renseignement opérationnelle sur les stupéfiants ; moyens nouveaux en équipements pour les policiers nationaux ; prime de fidélisation pour les policiers nationaux recrutés ou mutés dans l’agglomération…
“On a été moteur, nous poussons ce travail conséquent avec une extrême attention”, ont conclu le maire Renzo Sulli et le premier adjoint Thierry Monel, notant une réelle “satisfaction”, même si “on n’éradiquera pas tous les problèmes”. Des données de la police municipale, de même que les premiers résultats des opérations conjointes des polices nationale et municipale contre les rodéos en deux-roues dans un nouveau cadre de travail, avec le centre de supervision urbaine en appui, ont attesté l’amplitude d’une présence quotidienne sur le terrain. Un tour d’horizon manifestement apprécié par l’assistance.

JFL