Des petits déjeuners à l’école Elsa Triolet
Entre le 4 mars et le 1er avril, le service éducation de la Ville a distribué cinq petits déjeuners sur cinq jeudis à 90 enfants de l’école Elsa Triolet. Cette action rentre dans le cadre du dispositif Les petits déjeuners gratuits à l'école, mis en place par l’Éducation nationale suite au constat que “13 % des enfants scolarisés en Rep et Rep+ arrivent à l'école le ventre vide et ne bénéficient pas de bonnes conditions pour leurs apprentissages” (www.education.gouv.fr). Une réalité qu’a pu observer Magali Arias, la directrice de l’école maternelle visé par le dispositif: “ Il arrive que des enfants ont faim à partir de 10h, cela joue sur leur concentration”. Les raisons évoquées sur le site de l’Éducation nationale sont “le manque d'appétit, le manque de temps, le lever précoce, le stress, l'absence des parents le matin et les raisons économiques”. Afin de sensibiliser les enfants et leurs parents à l’importance du premier repas de la journée, le dispositif prévoit la subvention des petits déjeuners à hauteur de 1,30 euros par enfant.
Avec ce budget, la chargée du projet au service de l’éducation, Nadia Majdi et la diététicienne de la Ville, Laurène Berthollet, ont élaboré des petits déjeuners variés : “Nous avons proposé de la compote, lait, pain, confiture, fruits frais, mais on a aussi introduit du fromage, des wrapps avec du fromage à tartiner, des céréales complètes...le but est non seulement de les inciter à ne pas sauter le repas, mais aussi de leur faire découvrir de nouvelles choses : il n’y a pas que les céréales avec du lait”. Si les ingrédients ont été sélectionnés en fonction de leur intérêt nutritionnel et des besoins des enfants, la provenance et leurs accessibilité ont aussi été prises en compte précise Nadia Majdi: “ Nous avons privilégié les denrées biologiques et produites localement, qui garantissent une juste rémunération des producteurs. Nous nous sommes procurés les produits en supermarché, où certaines marques remplissent ce cahier des charges et auprès de l’Equytable, une coopérative de producteurs locaux qui nous a fourni des produits a prix coûtants. On a voulu faire découvrir cette manière de consommer différente respectueuse de l’environnement et du bien être animal”
Pour soutenir la démarche, un café des parents était organisé par la MDH des Essarts-Surieux dans la cours de l’école. “ Ce ne sont pas les enfants mais les parents qui font les courses, il est donc nécessaire de les inclure”, soutient Laurence Billères de la MDH. Les parents ont pu apprendre notamment à décrypter les étiquettes ou repérer les “sucres cachés” des produits industriels, mais également partager leur expérience:“J’ai essayé les compotes sans sucre ajouté mais mes enfants ne les aiment pas”, raconte une maman lors de la dernière séance jeudi 24 juin. “Il faut y aller progressivement, conseille Laurène Berthollet,on commence par des compotes allégées en sucre pour s’habituer puis, on passe aux purées de fruits”. “Je leur fait des crêpes à la farine d’avoine ou complète, ils adorent!”, témoigne une autre maman.
Les échanges ont largement dépassé le cadre de l’alimentation : “Cela a été un temps de partage, on a parlé développement durable, rémunération des producteurs, mais aussi éducation et autorité parentale”, rapporte Laurence Billères. “La démarche a pris, il y avait beaucoup d’écoute et d’implication. Les parents se faisaient confiance et revenaient avec d’autres parents”, a constaté de son côté Nadia Majdi. D’une poignée de parents lors des premières séances selon les organisateurs, la groupe a atteint une vingtaine de participants le jour de la restitution. Un petit guide rédigé par la diététicienne et le service éducation qui synthétise les informations partagées pendant ces séances leur a été distribué à l’issue de la démarche.
Les petits déjeuner à l’école devrait reprendre à la rentrée prochaine dans un autre établissement du secteur.