Éducation aux médias : Jean-Vilar à la Une
Quand on leur a parlé d'écrire un journal, il faut bien avouer que les élèves de la classe de 4eD n’en menaient pas large : “On avait un peu peur, se souviennent Annarita et Ayoub, 13 ans, deux des rédacteurs en herbe. On avait peur que ce soit long et difficile...” “Ils étaient un peu désemparés, ils avaient peur qu’on leur demande d’écrire beaucoup”, reconnaît Camille Chaix, du Pôle de la lecture et de l’écrit, qui a porté le projet.
“C’était difficile pour eux de se projeter, mais une fois que nous avons choisi le titre, c’était parti, assure quant à elle Hélène Jusselin, journaliste professionnelle, membre du collectif La Fabrique Média, qui les a accompagnés tout au long du projet. J’ai proposé différentes formes pour que chacun s’y retrouve et ils se sont progressivement pris au jeu”. Choix des sujets, prises de rendez-vous, réalisation des reportages… “Il ont toujours été très volontaires, se réjouit Hélène. Ils on pris confiance par rapport à l’écrit, ça a bien fonctionné”.
Une fierté pour toutes et tous
Un bilan très positif, partagé par Elsa Lepont, professeure de français qui a mené le projet avec sa collègue d’histoire-géographie Audrey Vallenari et la professeur documentaliste Marie Moreno : “Ce projet a permis aux élèves de sortir du collège, de la salle de classe, pour mettre en pratique la théorie sur laquelle nous avions échangé. Ils étaient super contents d’aller interviewer des personnes. Ils ont gagné en estime de soi et ils ont proposé des sujets proches d’eux, de ce qui les intéresse”, se félicitait l’enseignante.
A l’image de l’égalité filles-garçons ou de la question de la violence au collège, mais aussi de la propreté ou de la solidarité alimentaire dans leur quartier ou sur la ville. “Vous avez traité de sujets importants, qui vous tiennent à cœur, pour diffuser ces valeurs. Vous avez porté haut les couleurs du collège, reconnaissait aussi Claire-marie Toth-Maitre, principale du collège, directrice de publication d’un jour, au moment de leur remettre les journaux.
Des projets multiples
Finalement, “je n’aurai jamais pensé que le travail de journaliste ressemblait à ça. J’avais l’image du journaliste installé à son bureau, mais ce n’est pas ce que l’ont croit, conclut Ayoub, qui a notamment travaillé sur les sujets en lien avec la pauvreté et à l’égalité femme-homme. Ça fait plaisir de voir le travail réalisé en quelques séances, un résultat propre, un beau journal”.
De quoi envisager une carrière de futur journaliste ? “Pourquoi pas…”, répond évasivement le collégien, qui a toutefois déjà hâte de transmettre ses conseils à ses camarades de 5e qui vont prendre la suite à la rentrée pour réaliser le numéro 2. D’autant que d’autres projets sont en cours dans le collège – réalisation d’une émission de radio avec les 6e sur les questions d’identité et de profilage numérique et d’une vidéo avec les 4e sur les fake news – mais aussi dans les lycées Thomas-Edison et Marie-Curie.
L’éducation aux médias a visiblement de beaux jours devant elle à Échirolles. Vivement la suite...