Échirolles Ouest labéllisée Territoire Zéro Chômeur de longue durée
L’information est tombée lundi soir, en conseil municipal: la candidature d’Échirolles est acceptée pour faire partie du programme Territoire zéro chômeur de longue durée (TZCLD). “C’est vraiment une très importante nouvelle pour la Ville, la Métropole et les habitants du secteur Ouest, a immédiatement réagi Renzo Sulli, la concrétisation de ce projet récompense un travail collectif de longue haleine, mené, main dans la main, par les citoyens, les associations, les partenaires institutionnels et les femmes et hommes politiques du territoire”.
Dès 2018, une délibération métropolitaine entérine le projet. “Ce qu’il s’est passé ces derrières années a été très fort, cela nous a amené à réinterroger notre façon de voir l’emploi et la réinsertion, et de le faire de façon collective”, souligne Céline Deslattes, vice-présidente de la Métropole, qui note en particulier l'implication d'ATD quart monde dans la démarche. Un “écosystème solidaire”, comme le nomme le porteur du projet, Pierre Labriet, qui “s’est battu pour le développement de ce quartier depuis 3 ans, et ça a payé”. “Des victoires comme celle-là, ça donne du sens à ce que l’on fait, c’est la vie en rose pendant plusieurs mois, et surtout pour les personnes concernées, qui vont bientôt voir des emplois créés chaque semaine sur le secteur”, poursuit l’adjoint à la politique de la Ville et aux relations avec la Métropole et la population.
Il s’est rendu dès ce matin dans les nouveaux locaux de l’association Solidarité emploi Échirolles Ouest (Soléeo), qui préfigure l’entreprise à but d’emploi (EBE), pour partager la nouvelle avec Georges Van Billoen , président de l’association. “C’est un peu tôt pour boire le champagne !”, plaisante ce dernier, “mais j’ai accueilli cette merveilleuse nouvelle avec une grande joie : quand on s’engage on peut faire du bien”, confie-t-il.
L’aventure Soléeo continue
L’aventure de Soléeo s’accélère avec, dans les prochaines semaines, la validation du projet en conseil des ministres, et les signatures des conventions entre le Fond d’expérimentation contre le chômage de longue durée (ETCLD) et les partenaires institutionnels. Les fonds débloqués permettront à l’association de devenir une entreprise à but d’emploi (EBE) et de recruter. “ TZCLD renverse les logiques habituelles d’insertion en partant du principe que l’emploi est un droit, et que personne n’est inemployable, que du travail, il y en a, de nombreux besoins ne sont pas remplis sur le territoire et enfin, de l’argent pour le rémunérer, il y en a aussi: la précarité et le chômage coute très cher ”, résume Pierre Labriet. Selon l'élu, 300 emplois pourraient être créés sur le secteur au bout des cinq années de l'expérimentation.
Deux conditions sont demandées pour être éligible à un emploi chez Soléeo : habiter le territoire depuis 6 mois et être privé-e d’emploi depuis un an. “Ce n’est pas un dispositif qui cumule des critères et qui met des barrières: on prend les gens où ils sont. En leur proposant de vrais emplois en CDI de droit commun, on les sort durablement de la précarité”, analyse Pierre Labriet.
Plusieurs besoins ont déjà été repérés par les personnes privées d’emploi impliquées dans le projet: “On a déjà une activité de maintenance et de nettoyage de la flotte de voitures Citiz. L’atelier de rénovation de logements avec les compagnons bâtisseurs et le jardinage se poursuivent, quant aux services à la personne, l’atelier de réparation de cycles en particulier, on va pouvoir les démarrer très rapidement ”, assure Claire Dupin, la directrice de Soléeo, qui avait le lendemain de l'annonce “encore un peu de mal à réaliser”.
Le service à la personne est notamment le domaine dans lequel s’investit Mario Bellone, l’un des membres actifs de Soléeo. Cet ancien magasinier, au chômage à cause d'un handicap généré par son travail, espère être la première personne embauchée en CDI par l'EBE: “C'est un grand soulagement pour moi et les collègues dans la même situation. Notre motivation a redoublé : on connait le quartier, on sait ce dont il a besoin. On va pouvoir créer des services et se sentir intégrés, utiles”.
Afin de loger ces nouvelles activités, la Métropole, qui mettait déjà des moyens humains sur le projet, a acquis et va rénover une ancienne imprimerie du secteur pour un budget de 500 000 euros. “Ce n’est qu’un début, Échirolles est la tête de pont de ce projet, qui pourrait être dupliqué sur d’autres territoires métropolitains”, conclut Céline Deslattes.
Pour en savoir plus: Cité Échirolles janvier-février 2022 pages 12-13
Permanence les mardis matin de 9h à 11h à Soléeo, 2, rue Picasso
Café-rencontre au même endroit les vendredis après-midi de 14h30 à 16h30 à la même adresse