Journées européennes du patrimoine : place à l'art !
Il y avait foule au siège échirollois des Compagnons du Tour de France samedi matin. “On est victimes de notre succès, on n’attendait pas autant de monde”, souffle Pierre Thévenin, compagnon charpentier, formateur, et guide pour cette matinée. Une cinquantaine de personnes ont fait le déplacement pour découvrir l’histoire du compagnonnage et les maquettes d’étudiants exposées. Une première pour le centre d’Échirolles lors des Journées du patrimoine. “On avait envie d’ouvrir nos portes pour nous faire connaître et valoriser le travail manuel exceptionnel de nos étudiants”. Ici, ce sont environ 600 personnes par an qui bénéficient d’un riche enseignement, avant de découvrir d’autres techniques dans d’autres villes de France. Et leurs œuvres, minutieuses et complexes, ont impressionné les participants ce samedi, comme Anthony, venu de Crolles avec son amie : “Les compagnons nous inspirent pour nos propres métiers, tant par leur philosophie de vie que par leur travail appliqué”.
Un travail appliqué, cela parle aussi à l’éditeur de livres Cyril Gay, qui présentait au public l’exposition Marchialy, à livre ouvert, au musée Géo-Charles. Les participants ont suivi l’éditeur dans les différentes parties de la maison, à la découverte d’illustrations réalisées en linogravure, de typographies élaborées sur mesure et où l’ensemble de la chaîne graphique est reconstitué. “Notre démarche artisanale, très ancienne, est donc liée au patrimoine culturel. Ces visites sont une façon de mettre en avant notre métier, si méconnu du grand public”, explique l’éditeur. Des traits acérés, des couleurs vives, tout ceci a beaucoup plu à l’une des participantes : “Je suis passionnée de linogravure, je suis descendue du Vercors pour cette visite. J’ai envie de repartir avec quelques exemplaires, qui sont superbes”. A défaut de pouvoir en ramener un chez soi, on peut toujours aller visiter l’exposition jusqu’au 30 octobre ou retrouver les livres de l’édition Marchialy dans les bonnes librairies…
Des couleurs vives, on pouvait aussi en retrouver à l’espace Petit Drac, où l’association Pastel en Dauphiné proposait une initiation au pastel, “pour donner envie aux gens de découvrir cette technique de peinture”, soufflent Michèle Bronner, trésorière, et Claudette Allosio, présidente de l’association. Le maire, Renzo Sulli, et sa première adjointe, Amandine Demore, impressionnés par la technique, félicitaient les artistes. “Les Journées du patrimoine permettent de mettre en valeur les activités sur la ville, développées par un beau tissu associatif, et qui ont comme fil rouge la culture”, expliquait le maire.
On retrouvera le maire un peu plus tard, à l’église Saint-Jacques, où l’association pour l’orgue d’Échirolles (APOE) organisait un concert d’orgue et de chant. Guy Raffin, organiste et créateur de l’association, a présenté au public nombreux l’histoire pas banale de cet orgue Chéron & Fils, datant de 1954, et son fonctionnement. Il sera “rafraîchi” l’année prochaine, a annoncé la présidente Marie-Anne Cohu-Cabaret, qui a ensuite entamé les premières notes au clavier, accompagnée de Maria Sulli, soprano.
La Mairie, quant à elle, a ouvert les portes de ses archives. L’occasion pour les curieux-ses de découvrir l'histoire de la Ville et les magasins de conservation des archives municipales et d’échanger avec les professionnelles autour des enjeux du métier (dématérialisation, empreinte écologique, conservation des données numériques…). Une visite qui a ravi Gustavo, habitant d’Échirolles : “Je suis surpris de la traçabilité de l’information, qui remonte aux années 1830. L’histoire de la ville est bien plus grande que ce que l’on pense !”. Habitué aux bibliothèques par ses expériences professionnelles, il a été impressionné : “Ce sont aussi les plus larges étagères d’archives que j’ai pu voir dans ma vie !”. C’est aussi ça les Journées européennes du patrimoine, redonner de la magie aux lieux et raconter des petites histoires dans des lieux historiques.