Villes en transition : aux citoyens de jouer !
Ce jeudi 29 septembre au matin, la salle des mariages de la mairie d’Échirolles rassemblait élu-es et gérant-es d’entreprises implantées localement (Air Liquide, Bouygues, Araymond, Citiz, Photoweb, Alma…). “En tant que partenaire de Grenoble Capitale Verte, et fier de notre label Cit'ergie de niveau Gold [récompense des efforts allant dans le sens du développement durable, NDLR], nous sommes ravis d’accueillir Rob Hopkins dans ce beau bâtiment”, se réjouit Renzo Sulli. “Nous essayons au maximum d’associer les questions sociales et environnementales”, explique le maire, l’œil attentif aux réactions de l’activiste écologique anglais. “Je suis là pour encourager les gens à avoir des idées nouvelles, pour les décoincer”, lance Rob Hopkins. Qui enchaîne avec une idée principale : “Pour une bonne transition écologique, il faut que les compagnies pétrolières cessent leurs activités d’ici 7 ans.” Aux inquiétudes du maire concernant la bonne santé des pays européens exportateurs, la réponse est franche. “D’autres richesses se créeraient, des nouveaux métiers verraient le jour.”
Dans la salle, élu-es et entrepreneur-es prennent la parole, sur des sujets tels que la décroissance, la prospérité, la sobriété. L’idée principale, ce matin, est de croître autrement, en ayant un impact positif sur la population locale. “Si on limitait notre usage de la voiture personnelle au profit de la voiture partagée, on atteindrait plus rapidement les objectifs de baisse de pollution en ville”, lance Martin Lesage, gérant de Citiz (autopartage). Qui essaie aussi de jouer le jeu côté engagement social, en employant une personne issue du dispositif Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée sur Échirolles, ou des personnes issues de l’ESAT (Établissement et service d'aide par le travail) le Metronome. Car “qu’est ce que la croissance d'une entreprise si elle n’a pas de retombées positives sur les citoyens ?” interroge Rob Hopkins.
En citant quelques actions positives de grosses entreprises internationales (Faith in Nature, Patagonia...), l’activiste anglais se veut optimiste. Il l’est aussi concernant les mois à venir : “Nous allons vivre une crise énergétique cet hiver, c’est une évidence. La crise sanitaire du Covid a montré que, quand il y a une urgence, tout peut aller très vite. Montée en puissance du télétravail, diminution drastique du trafic aérien, la crise a fait changer les lignes. La crise énergétique de cet hiver pourrait, elle aussi, apporter son lot de bénéfices en faisant changer nos comportements...” Réponse dans quelques mois.